15 novembre 2023
Le 15 novembre 2023, l’autorité allemande chargée de délivrer les autorisations d’expérimenter sur des animaux a rejeté la demande d’Andreas Kreiter, de l’Université de Brême. Ce chercheur voulait mener sur des singes une étude intitulée « Dynamique spatio-temporelle des processus cognitifs du cerveau des mammifères ». Cela faisait près de vingt ans que ce professeur de neurosciences pratiquait des expériences sur des macaques pour élucider des mécanismes neuronaux impliqués dans la vision et l’attention, ce qui relève de la recherche fondamentale, c’est-à-dire sans visée thérapeutique directe. Certaines expériences impliquaient l’implantation d’électrodes après perforation du crâne. En 2008, l’autorité sanitaire de Brême avait rejeté la demande d’expériences sur des singes mais, à l’issue d’une longue procédure judiciaire, la Cour administrative fédérale allemande avait décidé que le bien-être des animaux pesait moins lourd que la liberté de la recherche. Suite à une modification de la loi en 2021, les chances que le rejet de la demande soit respecté aujourd’hui sont plus grandes. La souffrance des macaques doit être qualifiée de « sévère » selon les normes européennes et ne peut justifier le gain de connaissances escompté, a estimé l’autorité chargée de délivrer les autorisations.
L’association Médecins contre l’expérimentation animale (DAAE) a été en première ligne en apportant son expertise et en appelant les autres autorités d’approbation à suivre cet exemple. André Ménache a été l’un des experts ayant fourni un témoignage écrit à l’autorité allemande. Il a dénoncé l’inadéquation des « modèles singe » pour obtenir des connaissances pertinentes pour l’être humain et a indiqué des techniques non invasives permettant d’obtenir des données humaines. Toutes nos félicitations à DAAE qui va surveiller les suites juridiques de cette victoire et suivre de près les sept autres institutions allemandes dans lesquelles des expériences similaires sont pratiquées.