Beaucoup de chercheurs qui pratiquent l’expérimentation animale, ainsi que les autorités ou les particuliers qui les soutiennent, défendent cette pratique avec des affirmations péremptoires. Mais affirmer n’est pas prouver. Si vous souhaitez discuter avec eux, voici de quoi réfuter leurs « arguments ».
-
Ces deux affirmations sont souvent présentées ensemble comme si la seconde devait découler de la première. Or, s’il est vrai que l’expérimentation animale est une méthode ancienne, on ne peut pas en conclure qu’elle ait fait ses preuves ni qu’elle fournisse des connaissances forcément valables.
Des animaux, morts ou vivants, ont été disséqués dès l’Antiquité dans l’espoir de comprendre l’anatomie et la physiologie des êtres vivants et, en particulier, celles de l’homme. Au XIXe siècle, Claude Bernard entendait faire une science de cette pratique jusqu’alors très empirique et il rédigeait des ouvrages censés démontrer son intérêt.
Au XXIe siècle, il faut admettre enfin que cet intérêt est nul : l’expérimentation animale ne pourrait apporter des connaissances utiles pour la santé humaine que si elle mettait en lumière des mécanismes biologiques communs aux hommes et aux animaux. Il existe bien de tels mécanismes. Le problème, c’est qu’on ne peut savoir s’ils sont communs qu’après les avoir observés sur les animaux et sur l’homme. Les études faites sur les animaux (essai d’un médicament, par exemple) ne permettent pas de prédire la réaction humaine. Les défenseurs actuels de l’expérimentation animale semblent oublier que Claude Bernard écrivait, dans son Introduction à l’étude de la médecine expérimentale : « Il est bien certain que pour les questions d’application immédiate à la pratique médicale, les expériences faites sur l’homme sont toujours les plus concluantes. »
C’est donc parce que la morale interdit de pratiquer certaines expériences sur l’homme que Claude Bernard conseillait d’utiliser les animaux et non parce que l’étude de ces derniers fournisse les meilleurs résultats scientifiques.
Le 28 février 2004, le British Medical Journal titrait l’un de ses articles : « Où sont les preuves que la recherche sur les animaux profite aux humains ? » N’en trouvant guère de concluantes, les auteurs recommandaient de ne pas faire de nouvelles études sur les animaux.