1er octobre 2025
Le 1er octobre 2025,
Le Monde publiait un article intitulé « PFAS : bataille en coulisses à Bruxelles pour définir la dose journalière tolérable de TFA, le plus répandu des polluants éternels ». L’acide trifluoroacétique (TFA) est présent dans l’eau et l’alimentation, suite, notamment, à la dégradation et diffusion de 32 pesticides autorisés en Europe. Grâce à l’accès par l’association Pesticide Action Network (PAN Europe) à des documents confidentiels fournis par les industriels aux autorités, nous en apprenons un peu plus sur les essais sur des animaux effectués, conformément à la réglementation, pour établir la dose journalière tolérable de TFA pour l’être humain. Des effets délétères de l’exposition au TFA ont été constatés sur des lapins à tous les niveaux d’exposition… et même sur les animaux témoins ! Les industriels auraient tenté de convaincre les autorités que des malformations oculaires pourraient être spécifiques au lapin, ignorant une étude ayant montré ces mêmes effets chez le rat. Résultat : l’expertise européenne n’a toujours pas livré ses conclusions et les États membres établissent (selon quel calcul ?) des seuils différents.
Cet exemple (parmi des débats similaires pour bien d’autres substances chimiques) met en lumière, comme Antidote Europe le souligne depuis sa création, l’absence de fiabilité des essais sur des animaux. Des effets différents peuvent être constatés à différentes doses sur différentes espèces animales. Quel résultat prendre comme référence pour calculer une dose tolérable pour l’être humain ? Et à quoi servent des essais sur des animaux si, lorsqu’ils sont gênants, on suggère qu’ils pourraient être spécifiques à telle espèce animale, sous-entendant que ces essais ne sont pas utiles pour établir une norme protégeant l’être humain ? Pourquoi faire des essais sur animaux pendant des années (laissant les substances potentiellement dangereuses toujours dans notre environnement pendant ce temps) alors que des méthodes utilisant des cellules humaines et la génomique, par exemple, pourraient fournir des résultats pertinents pour l’être humain bien plus rapidement ?
André Ménache, président d’Antidote Europe, a publié le commentaire suivant : « Bravo à l’ONG PAN Europe pour ce travail de lanceur d’alerte. Pour vraiment changer de paradigme, nous devons remplacer les tests sur les animaux par des méthodes et des analyses dignes du 21ème siècle, telles les organes-sur-puce, ceci pour mieux identifier les effets toxiques de toute substance (pharmaceutique et chimique) avant d’octroyer une autorisation de mise sur le marché (AMM). La star des organes-sur-puce est le foie-sur-puce, capable d’identifier des effets toxiques graves au niveau du foie humain non révélés par les tests de routine sur animaux requis par la réglementation. Cherchez l’erreur ».
Article et commentaires sont disponibles pour les abonnés sur https://www.lemonde.fr/planete/article/2025/10/01/pfas-bataille-en-coulisses-a-bruxelles-pour-definir-la-dose-journaliere-tolerable-de-tfa-le-plus-repandu-des-polluants-eternels_6643822_3244.html
