13 novembre 2025
Le 13 novembre 2025,
nous étions présents à la réunion de synthèse de la concertation préalable concernant le projet du Centre national de primatologie à Rousset. Cette réunion a eu lieu à l’Université Aix Marseille. Nous regrettons que le temps de parole n’ait pas été équitablement réparti entre les défenseurs et les opposants à ce projet. Le Dr Ivan Balansard, vétérinaire au CNRS, a parlé pendant quasiment deux heures tandis que des représentants d’Antidote Europe, du Collectif vauclusien de protection animale et de l’association One Voice n’ont eu, chacun, que quelques minutes. André Ménache a lu le texte suivant :
Au nom d’Antidote Europe, je remercie le CNRS d’avoir lancé cette concertation publique et je remercie également la CNDP et son garant, Monsieur Bourrissoux pour son organisation.
C’est une des rares occasions pour le grand public d’obtenir des informations sur l’expérimentation animale en général et sur la recherche utilisant des primates non humains en particulier.
Cette concertation publique a mis en évidence plusieurs faits importants :
1. La volonté du grand public d’être informé sur les enjeux concernant l’utilisation des animaux à des fins scientifiques et les expériences faites sur des singes en particulier. Le contribuable ne veut plus être complice involontaire d’activités sur lesquelles il a si peu d’informations.
2. La majorité des avis exprimés sur le site de la concertation sont défavorables à l’extension du centre de primatologie du CNRS à Rousset pour des raisons éthiques, scientifiques et économiques.
3. Les arguments apportés par les différentes associations dans la rubrique « cahiers d’acteurs » devraient amener à approfondir le débat et à remettre en question certaines affirmations avancées par les défenseurs de l’expérimentation animale.
4. Le manque criant de représentation de la société civile au sein des comités d’éthique et des organismes qui financent la recherche animale. La France pourrait s’inspirer d’autres membres de l’Union européenne, notamment des pays scandinaves, où la moitié des membres des comités d’éthique sont des représentants de la société civile ou encore du Royaume-Uni où la Société royale pour la prévention de la cruauté envers les animaux (RSPCA) propose des formations aux membres non scientifiques des comités d’éthique.
À mon sens, le message à retenir de cette concertation est le fait que l’utilisation des animaux à des fins scientifiques est un des sujets actuels les plus troublants et les plus opaques. Chaque année, en France, deux millions d’animaux sont utilisés dans des expériences et deux millions sont produits en surplus. Au total, quatre millions d’animaux. Les singes ne sont pas les plus nombreux mais ce sont les plus chers et ceux dont le public accepte le plus mal qu’ils soient soumis à des expériences douloureuses, pour certains pendant toutes les années de leur vie. Des centaines de millions d’euros de fonds publics sont investis dans cette activité sans qu’il soit prouvé que les retombées pour la santé humaine soient majeures. L’évaluation du rapport coût/bénéfice de l’expérimentation animale mérite depuis longtemps une enquête parlementaire de la plus grande envergure et transparence.
