Le 13 septembre 2014, Antidote Europe participait à une action de soutien à l’initiative citoyenne européenne Stop Vivisection organisée par le collectif International Campaigns (IC) à Montpellier .
Plus de 130 personnes en combinaison blanche formaient un triangle place de la Comédie.
Elles ont tenu des pancartes avec ce message clair : « Stop Vivisection », aux couleurs des drapeaux des 28 Etats membres de l’Union européenne, qui ont tous participé à l’initiative citoyenne.
A un autre moment, les militants portaient des messages sur la cruauté et l’inutilité de l’expérimentation animale et sur les méthodes fiables, disponibles, pour la recherche biomédicale et toxicologique humaines.
Stand Antidote Europe à Montpellier
A côté de la spectaculaire formation en triangle, IC et Antidote Europe tenaient un stand d’information sur lequel nous avons reçu un public très nombreux.
Plusieurs laboratoires de recherche étant établis à Montpellier, quelques chercheurs et scientifiques sont passés au stand.
L’un d’eux pratiquait manifestement la recherche animale mais n’a su dire, pour sa défense, que : « Vous avez déjà été dans un laboratoire ? », « Vous ne savez pas de quoi vous parlez ! »
Il est parti dès que nous lui avons répondu que nous étions scientifiques nous-mêmes et avions travaillé dans des laboratoires de recherche… D’autres contacts beaucoup plus intéressants ont eu lieu avec des scientifiques qui ne connaissaient pas bien les « méthodes alternatives » et qui ont été heureux de recevoir notre dossier sur cette question (disponible dans La Notice d’Antidote de juin 2014 et sur notre site).
Hélène Sarraseca, présente sur le stand, a été interviewée par un journaliste de 20 minutes, qui a publié un article le surlendemain.
Nous avons aussi parlé avec de très nombreuses personnes sans formation scientifique mais très intéressées par le sujet et recueilli des adhésions.
Cette action nous a permis d’éditer un tract faisant le point sur Stop Vivisection, que nous avons largement distribué et qui sera encore diffusé dans les prochains mois par IC.
Après la collecte de plus d’un million de signatures dans les conditions imposées par la Commission européenne, après la validation par les autorités nationales concernées de plus d’un million de signatures, 50 députés européens ont déjà exprimé leur soutien à l’initiative. Nous sommes à présent dans l’attente de l’audition au Parlement européen.
Nous pourrons y exposer notre argumentation mais la date de cette audition ne nous a pas encore été communiquée.
Dans le cadre de notre campagne « Enseigner sans animaux », nous avons voulu éclaircir certains points de la réglementation. Sur le site du ministère de l’Agriculture (http://agriculture.gouv.fr/Animaux-utilises-a-des-fins-scientifiques), qui est, en France, le ministère chargé de la transposition de la directive européenne concernant l’utilisation d’animaux dans les laboratoires (2010/63/UE), nous lisions que l’utilisation d’animaux vertébrés, même morts, ne serait autorisé « QUE dans l’enseignement supérieur ou la formation professionnelle ou technique conduisant à des métiers de l’expérimentation animale. »
Sur la même page, il est précisé: « en ce qui concerne l’enseignement secondaire, en lycées et collèges, il existe d’autres alternatives pédagogiques, les travaux pratiques peuvent être réalisés sur des sous-produits animaux au sens du règlement (CE) 1069/2009, issus d’animaux sains ou des denrées alimentaires (poissons, cœur-poumons de moutons), sur des invertébrés (non visés par la réglementation pré-citée), ou par l’intermédiaire de supports vidéo. »
Des poussins d’un jour (tel celui-ci) sont toujours proposés à la vente (morts et congelés, au prix de 2,50 € pièce) dans des catalogues destinés aux enseignants de collèges et lycées à des fins de dissection, et ce malgré la nouvelle réglementation… Pourquoi continuer à faire de vraies dissections alors que d’autres moyens permettent de faire des travaux pratiques tout aussi exacts et didactiques ? (Crédit photo: Animal Aid)
Le hic, c’est que nous sommes en contact avec des enseignants en lycée et collège qui nous ont dit qu’ils n’avaient pas connaissance de cette interdiction et que des catalogues de « matériel pédagogique » pour les travaux pratiques continuaient àproposer des animaux.
Notre directeur ayant participé au colloque « Animal et enseignement » organisé par le groupe de réflexion Ecolo-Ethik à l’initiative de Mme Chantal Jouanno, sénatrice de Paris, il a fait part à cette dernière des possibles contradictions entre la loi et son application. Mme Jouanno a immédiatement proposé de poser une question écrite et nous la remercions bien vivement. Les questions écrites sont publiées au Journal officiel et doivent obligatoirement recevoir une réponse du gouvernement.
La question de Chantal Jouanno au gouvernement
Le 26 juin 2014, le Journal officiel du Sénat publiait la question n°12267 : « Mme Chantal Jouanno attire l’attention de M. le ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt, porte-parole du Gouvernement sur l’application de la directive 2010/63/UE du Parlement européen et du Conseil du 22 septembre 2010 relative à la protection des animaux utilisés à des fins scientifiques. Elle souhaiterait connaître le ou les textes français transposant cette directive, en particulier les dispositions relatives aux méthodes alternatives pour remplacer les dissections au collège ou au lycée. Il semblerait en effet qu’aujourd’hui, le fait d’utiliser ou de ne pas utiliser des animaux dans l’enseignement relève du choix personnel du professeur de sciences et vie de la Terre. Elle souhaiterait un éclaircissement sur ce point. »
La réponse du ministre
Le 24 juillet 2014, le Journal officiel du Sénat publiait la réponse apportée par le ministre : « La protection des animaux utilisés à des fins scientifiques et éducatives est une préoccupation constante des citoyens français et européens depuis déjà de nombreuses années. La directive européenne 2010/63/UE a modifié le dispositif réglementaire et réaffirme de façon très claire l’objectif de diminution des animaux utilisés à des fins scientifiques, enseignement compris. Les textes réglementaires achevant sa transposition le 1er février 2013 ont confirmé l’interdiction d’utilisation d’animaux vertébrés dans les établissements d’enseignement secondaire. L’article R. 214-87 du code rural et de la pêche maritime (CRPM) précise que le dispositif réglementaire s’applique «lorsque des animaux (…) sont élevés pour que leurs organes ou tissus puissent être utilisés à des fins scientifiques »et l’article R. 214-105 du CRPM indique que «seules sont admises les procédures [id est « toute utilisation, invasive ou non, d’un animal à des fins expérimentales ou à d’autres fins scientifiques »] qui ont pour objet (…) l’enseignement supérieur ou la formation professionnelle ou technique conduisant à des métiers qui comportent la réalisation de procédures expérimentales… ». Les travaux pratiques utilisant des vertébrés (souris, grenouilles…), même morts, sont réservés au seul domaine de l’enseignement supérieur et de l’enseignement professionnel. Ce nouveau dispositif a fait l’objet d’une information par le ministère de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt chargé de son application auprès du cabinet du ministère de l’éducation nationale en date du 7 mai 2013. S’agissant des alternatives pédagogiques, les travaux pratiques peuvent être réalisés sur des sous-produits animaux au sens du règlement (CE) 1069/2009, issus d’animaux sains ou des denrées alimentaires (poissons, cœur-poumons de moutons), sur des invertébrés (non visés par la règlementation pré-citée), ou par l’intermédiaire de supports vidéo. Enfin, certains recteurs d’académie ont également été destinataires de courriers dans ce sens, pour que les enseignants en sciences et vie de la terre soient informés de ce contexte réglementaire renforcé en matière de protection des animaux utilisés à des fins scientifiques et éducatives. »
Affaire à suivre…
Si des enseignants de Sciences et Vie de la Terre (SVT) pensent que l’utilisation d’animaux est autorisée et que si des catalogues continuent à proposer des poussins, des grenouilles, des rats ou de souris, il y a un manque d’information quelque part… Le ministère de l’Agriculture dit avoir informé le ministère de l’Education nationale le 7 mai 2013 et dit avoir informé aussi « certains recteurs d’académie ». Pourquoi « certains » seulement ? Et qui aurait informé les fournisseurs d’animaux pour travaux pratiques ? Nous avons à nouveau sollicité Mme Chantal Jouanno pour de nouveaux éclaircissements. Cette affaire est donc à suivre.
Avec aussi peu de ressources, le pari était risqué. Mais nous étions sûrs d’une chose : nos arguments sont les plus forts. Nous avons rencontré des personnes remarquables dont l’aide précieuse ne nous a jamais fait défaut. Notre équipe est de plus en plus efficace. De grands accomplissements nous ont encouragés et nous portent toujours pour continuer à nous battre pour une science responsable.
Le bilan de ces dix ans
Antidote Europe est née le 25 août 2004. Un chiffre rond, pour un anniversaire, incite à un bilan. Et, avant tout, à adresser un immense merci à toutes les personnes sans qui ce bilan n’aurait pas sa richesse. Nous ne pourrons pas les citer toutes, d’autant que certaines préfèrent l’anonymat. Nous ne pouvons pas, toutefois, ne pas avoir une pensée émue pour le sénateur belge Roland Gillet, avec qui nous sommes parvenus à l’une de nos plus grandes victoires : le vote d’une loi, en Belgique, instaurant la création d’un centre pour les méthodes alternatives à l’expérimentation animale.
Lors de la création d’Antidote Europe, la bataille pour REACH, la réglementation européenne sur les substances chimiques, faisait rage. Elle nous a donné l’occasion de mesurer le pouvoir des lobbies, l’inertie des responsables de la réglementation, la frilosité de beaucoup de médias. Nous avons connu, dès les premières années, tous nos adversaires, toute leur force. Pourtant, et à cause même de l’inégalité de la lutte, quelle ne fut pas notre joie de voir introduit dans le préambule de REACH ce simple mot : « toxicogénomique ». La voie était ouverte !
La loi se trompe, il faut changer la loi. La loi autorise et même impose le recours au « modèle animal », dans la plus totale ignorance des dégâts que cette prétendue méthode de recherche scientifique cause à la santé humaine. Nous n’avons eu de cesse d’informer tous les responsables de la rédaction et de l’application de ces lois. Nous avons rencontré d’innombrables responsables politiques, députés, sénateurs, membres du gouvernement, représentants de la Commission européenne. A cette dernière, nous avons transmis une lettre signée par plus de 140 associations dont le nombre total d’adhérents dépassait le million. Elle n’en a pas tenu compte. Nous l’avons dénoncée auprès du Médiateur européen, là aussi soutenus par des dizaines d’associations de tous bords : défense de la santé humaine, des animaux, de l’environnement…
En 2012, s’est présentée l’opportunité de lancer une initiative citoyenne européenne. « Stop Vivisection » est dans la droite ligne de notre action depuis la création d’Antidote Europe. Là encore, nous agissons en concertation avec d’autres associations. En dix ans, nos arguments se sont encore renforcés, non dans leur substance puisqu’ils étaient déjà irréfutables mais par la quantité de voix qui se sont jointes à la nôtre pour les énoncer.
Il y a dix ans, il était encore difficile de trouver des chercheurs qui acceptent de s’exprimer ouvertement contre le « modèle animal ». Il était encore plus difficile de faire entendre cette voix dans les médias grand public. Aujourd’hui, nous pouvons vous proposer, régulièrement, des interviews de chercheurs ou de médecins qui contestent la valeur de ce prétendu « modèle animal ». Récemment, lors de son dernier voyage en Italie, Claude Reiss, notre président, a été interviewé par plusieurs journalistes et des titres d’articles nous ont donné la mesure de notre succès. En France aussi : « L’expérimentation animale, un danger pour la santé publique ? » (L’Indépendant, 15 mai 2014). Quel chemin parcouru ! La presse scientifique, dans laquelle il est si difficile de placer un article, a déjà accueilli neuf fois la signature de notre président ou de notre directeur !
Nous avons toujours pensé que pour faire évoluer les lois, il nous fallait le soutien, exprimé, du plus grand nombre de citoyens. C’est pourquoi nous avons assuré autant de conférences (plus de 150 !), répondu à autant d’interviews qui ont donné lieu à des centaines d’articles, d’émissions de télé ou de radio, de mentions sur d’innombrables pages internet. L’information progresse. Nous avons aussi entrepris de la porter jusque dans les lieux où se forment les responsables de demain : collèges, lycées, universités. Là aussi, les difficultés étaient grandes mais nous avons réussi et nous allons persévérer.
Nous savons que nous ne pouvons ni ne devons nous reposer. Il reste tant à faire ! « Stop Vivisection » représente notre principal espoir d’avancée dans l’immédiat et nous travaillons dur pour préparer l’audition au Parlement européen. Quoi qu’il advienne, des millions de citoyens européens sont désormais informés et plus d’un million et demi ont apporté leur signature. Le grand public, les responsables politiques, les médias, les responsables de la réglementation… ils ne peuvent plus dire qu’ils ne savaient pas !
Si ce bilan vous paraît important, vous pouvez nous aider à le rendre encore plus positif :
– faites connaître nos actions en diffusant ce message auprès de tous vos contacts ;
– soutenez Antidote Europe en envoyant un don (déductible des impôts), soit par Paypal en cliquant sur le bouton « Soutenez-nous » , soit par chèque à l’ordre d’Antidote Europe, à envoyer à Antidote Europe – 25 rue Jacques Callot – 66000 Perpignan.
Pour tout don supérieur à 15 euros, vous recevrez gratuitement La Notice d’Antidote, notre revue trimestrielle, pendant un an !
Nous vous demandons respectueusement de prendre en considération le poids des arguments moraux, scientifiques, pédagogiques et légaux suivants à l’encontre de cette pratique.
L’argument moral
La société civile est prête à accepter certaines formes de souffrance animale lorsque « la fin justifie les moyens » et en considérant que plus le coût pour l’animal en termes de souffrance est grand, plus grand doit être le bénéfice espéré pour le bien-être humain. Toutefois, si le public apprend qu’il existe des alternatives viables à l’utilisation de cochons dans des exercices d’entraînements militaires, alors cette pratique ne sera plus tolérée, tout comme il en a été dans un cas similaire impliquant le ministère de la Défense en 2008. Après des années d’expérimentations sur des chèvres pour déterminer les effets d’une pression extrême et de la décompression sur les équipages de sous-marins, le ministère de la Défense s’est incliné face à la pression des membres du Parlement et des militants de la défense animale et a annoncé que ces expériences cesseraient.
L’argument scientifique
En tant que chirurgiens vétérinaires, nous maîtrisons le concept de différences entre espèces animales. Nous ne testerions pas sur des chevaux un médicament développé pour des perroquets. Quelle est donc la logique d’entraîner sur des cochons des médecins humains ? Nous vivons à l’époque de la médecine basée sur des preuves. Le fait que le cochon soit « similaire » à l’homme car tous deux sont des mammifères et tous deux saignent quand ils sont blessés ne fait pas du cochon un modèle prédictif des réactions biologiques humaines. Le cochon et l’homme diffèrent de bien des façons significatives, par exemple :
– le cochon et l’homme sont séparés par 79 à 97 millions d’années d’évolution des espèces (1, 2) ;
– chez le cochon, 70% du volume sanguin est au niveau du coeur ou au-dessus ; chez l’homme, 70% du volume sanguin est en dessous du niveau du coeur (3) ;
– le temps que prend la coagulation sanguine diffère chez l’homme et le cochon (4) ;
– le coeur du cochon a un système de conduction plus neuromyogénique que celui de l’homme (5) ;
– des différences d’expression des gènes entre l’homme et le cochon sont responsables d’incompatibilités dans les systèmes de coagulation sanguine (6).
L’argument pédagogique
L’utilisation d’animaux vivants pour former et entraîner des chirurgiens tant civils que militaires a depuis longtemps été surpassée par l’utilisation de techniques alternatives non nocives, comme le montrent les cours d’ATLS (Advanced Trauma Life Support, soit des cours de maintien de la vie après des traumatismes graves) :
– 95% des établissements états-uniens et canadiens qui proposent des cours d’ATLS utilisent des simulateurs de patients humains très réalistes à la place de cochons (7) ;
– le système TraumaMan a été évalué et approuvé par le Collège américain de chirurgiens en 2001 en tant qu’alternative aux modèles vivants non humains ou aux cadavres pour l’ATLS, le principal cours d’entraînement au traitement des traumatismes. Ce système est à présent utilisé pour entraîner plus de 30.000 professionnels médicaux chaque année. Depuis sa mise au point, TraumaMan est aussi largement utilisé dans les cours militaires (8) ;
– les cochons sont de piètres modèles pour des expériences de la vie réelle. Des chirurgiens britanniques, civils et militaires, ont, depuis des années, acquis de l’expérience en conditions de vie réelle en voyageant hors du Royaume Uni et en fournissant de l’aide médicale là où elle était la plus nécessaire, en échange de leur entraînement (9).
L’argument légal
Les articles 4, 13 et 47 de la directive européenne 2010/63/UE sur la protection des animaux utilisés à des fins scientifiques affirment le principe de remplacement, réduction, rationalisation.
En particulier, l’article 4 stipule : « Les Etats membres veillent, dans toute la mesure du possible, à ce que soit utilisée, au lieu d’une procédure, une méthode ou une stratégie d’expérimentation scientifiquement satisfaisante, n’impliquant pas l’utilisation d’animaux vivants. »
La disponibilité d’alternatives non nocives à l’utilisation de cochons est maintenant internationalement reconnue par des organisations telles que le Collège américain de chirurgiens et considérée comme une pratique de routine dans de nombreux pays dont les Etats-Unis et le Canada, ainsi que par les militaires de 23 des 27 alliés du Royaume Uni au sein de l’OTAN.
L’utilisation de cochons vivants dans des exercices d’entraînement militaires est donc, selon nous, moralement erroné, inutile du point de vue pédagogique et légalement contestable. Il serait grand temps que le ministère de la Défense mette fin à cette pratique et se concentre plutôt sur le financement de méthodes alternatives non animales, déjà disponibles.
Andrew Knight DipECAWBM (AWSEL), PhD, MRCVS, FOCAE
Phill Elliott BVM&S MSc MRCVS
Références
1. Kumar S, Hedges SB. A molecular timescale for vertebrate evolution. Nature, 1998, vol392, 917-920
2. Meredith RW, et al. Impacts of the Cretaceous Terrestrial Revolution and KPg extinction on mammal diversification. Science, 2011, vol334, 521-524
3. Rowell LB. Cardiovascular adjustments to thermal stress In Handbook of Physiology The Cardiovascular System Peripheral Circulation and Blood Flow Bethesda, MD; Am Physiol Soc, Sect. 2, Vol III, part 2, pp 967-1023
4. Siller-Matula JM, et al. Interspecies differences in coagulation profile. Thromb Haemost. 2008 ; 100(3): 397-404
5. Swindle MM, et al. Swine as Models in Biomedical Research and Toxicology Testing. Veterinary Pathology2012,49(2), 344-356
6. Wuensch A, et al. Regulatory sequences of the porcine THBD gene facilitate endothelial-specific expression of bioactive human thrombomodulin in single- and multitransgenic pigs. Transplantation, 2014, 97(2), 138-47