lobbying-13-juillet-2020
Le 13 juillet 2020, nous recevions une réponse de la Commission européenne au courrier que nous avions adressé à Mme Ursula von der Leyen le 5 avril. La personne qui répond en son nom commence par rendre compte des centaines de millions d’euros alloués à des sociétés privées pour développer des vaccins contre le SARS-CoV-2. « Plusieurs de ces projets n’utilisent pas d’animaux », écrit-elle. Ce qui signifie que certains en utilisent, ce qui, eu égard à nos connaissances sur les systèmes évolués complexes que sont les êtres vivants, pose le problème de leur pertinence pour l’être humain. L’auteure de la lettre considère que des souris génétiquement modifiées seraient des « modèles potentiellement utiles pour étudier la transmission et la pathogenèse du SARS-CoV-2 et pour évaluer les médicaments et vaccins contre la Covid-19 », ce que nous pourrions contester d’abord parce qu’il n’est pas prouvé que ces souris transgéniques soient un modèle fiable de l’être humain et ensuite parce que les énormes quantités de données disponibles sur l’être humain rendent encore plus inutile le recours à des modèles. « La Commission européenne est bien consciente du débat actuel sur la pertinence des tests sur des animaux pour l’évaluation de la sécurité et de l’efficacité, ainsi que pour les sciences biomédicales en général », reconnaît-elle. Toutefois, plutôt que d’organiser un débat sérieux et équilibré sur cette question, elle affirme avoir apporté une réponse à l’initiative citoyenne européenne Stop Vivisection -nous sommes bien placés pour savoir que cette réponse a, au contraire, éludé la question principale- et annonce une énième conférence sur le « remplacement des animaux utilisés à des fins scientifiques » censée se tenir en décembre 2020 à Bruxelles. Bien sûr, nous surveillerons de près cet événement mais nous craignons que, comme tous ceux qui l’ont précédé, il ne soit qu’un moyen de gagner du temps et de préserver le statu quo à l’heure où la recherche scientifique traverse une grave crise de crédibilité liée au manque de reproductibilité des résultats, à l’inconduite et aux conflits d’intérêts. Par la facilité avec laquelle on peut orienter des expériences sur des animaux vers le résultat souhaité, interdire l’utilisation d’animaux apporterait transparence et rigueur dans l’exercice de la recherche scientifique. Hélas, la Commission européenne semble bien loin de l’admettre.