En débattre à la radio
En débattre à la radio
Antidote Europe est devenue la référence dès qu’il s’agit de débattre entre scientifiques sur la pertinence de l’expérimentation animale. Que ce soit en public n’est pas pour nous déplaire, au contraire !
Le 12 août 2025, l’émission radiophonique « Le débat de midi » diffusée en direct sur France Inter avait pour titre : « Peut-on se passer des expérimentations animales ? ». Pendant près de trois quarts d’heure, quatre intervenants en ont débattu sous la direction de la journaliste Saskia De Ville, que nous remercions pour son invitation. Le Dr Roland Cash, médecin et président de l’association Transcience, André Ménache, vétérinaire et conseiller scientifique d’Antidote Europe, ainsi que Virginie Mouseler, fondatrice de l’association Beagles of Burgundy, étaient présents dans le studio. Ivan Balansard, vétérinaire au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et président du Gircor (une association qui défend l’expérimentation animale), intervenait par liaison téléphonique.
Les animaux souffrent-ils ?
Roland Cash et André Ménache ont donné des chiffres sur l’utilisation d’animaux (la France est au premier rang des pays européens selon les statistiques officielles), ont contesté la fiabilité pour l’être humain des résultats obtenus sur des animaux, ont parlé de la souffrance des animaux et ont critiqué le fonctionnement des comités d’éthique. La Directrice européenne 2010/63/UE a instauré un cadre pour éviter les souffrances les plus excessives, définissant quatre catégories : sévère, modérée, légère et sans réveil. Le Dr Cash a souligné le fait que la France avait le nombre le plus élevé d’utilisation d’animaux pour des procédures de catégorie « sévère », soit 240.000 animaux en 2022. Par comparaison, le chiffre pour l’Allemagne est de 58.000. Le Dr Cash a cité comme exemple de procédure sévère la méthode dite « ascites » pour prélever des anticorps chez les souris. La France est le dernier pays d’Europe à utiliser cette méthode à grande échelle, soit plusieurs dizaines de milliers d’animaux par an.
André Ménache a cité des actions en justice entreprises par Antidote Europe à l’encontre du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (MESR ; pour en connaître les détails, rendez-vous sur https://antidote-europe.eu/action-lobbying/ dont, justement, une action pour que l’utilisation de souris pour produire des anticorps par la méthode des ascites ne soit plus autorisée.
Virginie Mouseler a présenté les succès de son association qui a réussi à placer plus de 500 chiens recueillis après avoir été utilisés dans des laboratoires. Un travail difficile car, bien que les chiens soient apparemment en bonne santé physique, ils sont très perturbés dans leurs comportements.
L’expérimentation animale est-elle fiable pour l’homme ?
Saskia De Ville a interrogé Ivan Balansard au sujet d’une étude publiée en 2024 intitulée « L’analyse de la transposition de données de l’animal à l’homme montre que seulement 5 % des interventions thérapeutiques testées sur des animaux obtiennent l’approbation réglementaire pour des applications humaines ». Ivan Balansard a mis en avant d’autres résultats de cette étude, notamment le taux de concordance des résultats positifs entre essais sur des animaux et sur l’être humain (86 %).
Or, ce taux de concordance n’est pas une preuve de fiabilité des essais sur des animaux puisqu’il faudrait tenir compte également de la concordance (ou pas ?) des essais négatifs. L’utilisation du terme « concordance » peut renvoyer à une étude publiée par le chercheur Harry Olson en 2000 sur les preuves de « l’utilité prédictive prétendue » des modèles animaux lors des études de toxicité chez l’homme. Pour plus d’informations, nous vous invitons à lire le paragraphe intitulé « La célèbre étude Olson » sur https://antidote-europe.eu/modeles-animaux-ont-ils-valeur-predictive/.
Juste après les essais sur des animaux, l’industrie pharmaceutique procède à des essais sur des personnes saines, ce qui pourrait être évité si on utilisait des méthodes fiables comme les organes-sur-puce. Le foie-sur-puce, en particulier, a déjà fait ses preuves scientifiques et son utilisation réglementaire a fait l’objet d’une question écrite au gouvernement posée par le sénateur Arnaud Bazin, que nous remercions https://www.senat.fr/questions/base/2025/qSEQ250203527.html
Pour écouter l’émission, rendez-vous sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-debat-de-midi/le-debat-de-midi-du-mardi-12-aout-2025-8976358