Bisphénol A : les autorités informées des risques pour notre santé
Le résultat de notre analyse du bisphénol A par toxicogénomique communiqué aux agences française et européenne de sécurité sanitaire et au ministère de la santé canadien.
Des données scientifiques sur la toxicité du bisphénol A (BPA) viennent d‘être communiquées aux agences française et européenne de sécurité alimentaire (AFSSA etEFSA) et à Health Canada (ministère de la Santé canadien) qui a récemment émis des doutes sur l’innocuité de ce produit. Utilisé pour fabriquer certains emballages alimentaires, le BPA est présent dans de nombreux aliments et dans l’organisme des consommateurs, celui des enfants en premier lieu.
Les données transmises par le comité scientifique Antidote Europe montrent que leBPA est relativement peu actif sur des cellules du foie (il est plus actif à faible dose, caractéristique d’une activité de type hormonal). Par contre, des cellules neuronales exposées au BPA et à certains de ses métabolites s’engagent résolument dans des voies pathologiques graves (cancer, neurotoxicité, prolifération endocrinienne, maladies conformationnelles dont le diabète de type 2, maladie d’Alzheimer, de Parkinson, etc.). Ces résultats sont enregistrés dans la ressource publique ArrayExpress (réf. E-TOXM-31 pour la partie expérimentation, A-MEXP-798 pour l’organisation de la puce à ADN). Ils font partie d’une étude transeuropéenne de toxicogénomique, portant sur 28 substances chimiques, organisée et dirigée par Antidote Europe. L’exposé sommaire des résultats pour l’ensemble des substances est disponible sur le site d’Antidote Europe.
Mise au point aux Etats-Unis, la toxicogénomique permet d’identifier, dans des cellules humaines en culture, la dérégulation d’une sélection de gènes-sentinelles qui signalent l’entrée de la cellule dans les voies pathologiques recherchées. Elle bénéficie de l‘énorme masse de connaissances sur la fonction des gènes humains acquises depuis deux décennies. Rapide et peu coûteuse, la toxicogénomique sur cellules humaines fournit des résultats pertinents pour l’homme, contrairement aux tests effectués sur des animaux, dont la transposition à l’homme est hasardeuse. Sa validation, à des fins de décisions réglementaires d’autorisation des substances chimiques, est recommandée par les organismes gouvernementaux de santé publique des Etats-Unis.
Antidote Europe a également communiqué ces résultats aux commissaires européens pour la Santé et pour la Protection des consommateurs, ainsi qu’aux ministres français en charge de la Santé, de la Protection des consommateurs, et de l’Ecologie.