Suite à une question écrite posée par une députée au sujet de l’évaluation des risques que posent les OGM, le gouvernement publie, au Journal officiel, une réponse vague au possible.
Article paru dans La Notice d’Antidote n°24
Les OGM sont de plus en plus présents autour de nous et c’est donc à juste titre que l’on peut s’inquiéter des risques qu’ils pourraient poser pour notre santé. Informée de nos travaux, Mme Muriel Marland-Militello, député des Alpes-Maritimes, a posé une question écrite au gouvernement au sujet de l’évaluation de la toxicité des OGM par toxicogénomique. Rappelons que les questions écrites posées par un membre de l’Assemblée nationale ou du Sénat font l’objet d’une publication au Journal officiel. Le ministère concerné doit répondre et publier également sa réponse au Journal officiel.
Nous remercions très vivement Mme Marland-Militello pour la question très pertinente qu’elle a posée. La réponse, au contraire, ne nous satisfait guère. Le gouvernement a pourtant pris plus d’un an pour y réfléchir ! Les autorités se renvoient la balle et tout ce que nous pouvons en conclure c’est qu’aucune évaluation rigoureuse de la nocivité des OGM pour la santé humaine n’est exigée à l’heure actuelle. Nous reproduisons ci-dessous la question et la réponse. Vous pourrez en juger par vous-mêmes.
Question publiée au Journal officiel du 26 mai 2009 :
« Mme Muriel Marland-Militello interroge M. le ministre d’État, ministre de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et de l’aménagement du territoire, sur l’utilisation des techniques de toxicogénomique dans l’évaluation des organismes génétiquement modifiés. Dans la réponse à sa question écrite n° 22493, il écrit que » les techniques de toxicogénomique permettent de réaliser des tests de toxicité directement sur des cellules humaines en culture, ce qui a pour avantage d’offrir rapidement des résultats analysables tout en demandant un coût de manipulation modéré. De plus, il semble que les techniques de toxicogénomiques présentent une précision plus forte que de nombreuses autres techniques d’études « . À la lumière de cette réponse publiée au Journal officiel le 17 février dernier à la page 1592, il semblerait opportun de demander d’ores et déjà à l’autorité européenne de sécurité sanitaire des aliments (AESA) que les procédures d’évaluation incluent une phase de pré-criblage obligatoire par toxicogénomique avant tout autre test ultérieur. Elle apprécierait de connaître son sentiment sur cette proposition. »
Réponse publiée au Journal officiel du 15 juin 2010 :
« Il n’existe pas, à l’heure actuelle, de protocoles validés par des instances internationales telles que l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) qui permettraient d’utiliser les techniques de toxicogénomiques en cours dans les laboratoires, notamment pour l’évaluation des organismes génétiquement modifiés (OGM). Il faut préciser que les études sur lesquelles se basent ces travaux d’évaluation ne sont pas réalisées par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (AESA) mais par les différents pétitionnaires. De ce fait, la standardisation des tests est essentielle pour le travail des experts évaluateurs de l’AESA. L’évaluation européenne des OGM ne repose pas seulement sur l’expertise de l’AESA, les instances d’évaluation nationales sont également consultées, via les États membres, sur chacun des dossiers de demande d’autorisation. C’est en s’appuyant sur cette expertise large que l’AESA a établi ses lignes directrices qui précisent les tests à réaliser pour l’évaluation des risques liés à l’utilisation des OGM. Cette évaluation se faisant au cas par cas, les tests sur animaux ne sont pas réalisés de manière systématique, cependant les experts considèrent qu’à l’heure actuelle ils ne peuvent pas être exclus d’office de l’ensemble des dossiers de demande d’autorisation. Le Conseil des ministres européens de l’environnement a rappelé dans ses conclusions du 4 décembre 2008 que ces lignes directrices doivent être régulièrement mises à jour afin de tenir compte de l’évolution constante des connaissances scientifiques et des procédés d’analyses. En fonction des évolutions des techniques de toxicogénomiques et de la pertinence de leurs applications à l’évaluation des risques liés aux OGM par rapport à d’autres techniques, les experts pourront décider de leur intégration aux lignes directrices de l’AESA. »
En tant qu‘étudiant en médecine vétérinaire en Australie, Andrew Knight lutte pour que les étudiants ne soient pas obligés d’expérimenter sur des animaux – et réussit !
Andrew Knight a obtenu son diplôme de vétérinaire en Australie de l’‘Ouest en 2001. Il a ensuite obtenu un diplôme en sciences du bien-être animal et passé les examens de vétérinaire aux Etats-Unis en 2005. Il a reçu une bourse de recherche au Centre pour l’‘éthique animale d’‘Oxford en 2009. Ce centre de renommée mondiale se consacre au renforcement du statut éthique des animaux, à travers l’‘excellence en matière de recherche académique, d’‘enseignement, de publications. Andrew Knight est également porte-parole de Animals Count, un parti politique britannique pour les hommes et les animaux, et directeur de Animal Consultants International, qui vise à faciliter, au niveau international, le partage de compétences pour des campagnes de défense des animaux. Il pratique la médecine vétérinaire à Londres.
Antidote Europe (AE) : Pourriez-vous décrire votre initiative pionnière en tant qu‘étudiant de médecine vétérinaire en Australie et ce qui vous a mené à penser hors des sentiers battus en premier lieu ?
Andrew Knight (AK) : En 1998, mon université (Murdoch University) a instauré la mesure pionnière de permettre l’objection de conscience aux étudiants par rapport à l’expérimentation animale ou à d’autres domaines de leur cursus. Murdoch a été la première université australienne à prendre formellement cette mesure, laquelle a, depuis, été adoptée par plusieurs autres universités en Australie et aux Etats-Unis.
En 1999, j’ai présenté un dossier au comité d‘éthique de l’université, énumérant des alternatives éthiques à nos laboratoires de démonstration invasive de physiologie animale. Ceux-ci ont, plus tard, été fermés. Et en 2000, un camarade de classe et moi-même avons établi le premier programme d’entraînement éthique en chirurgie vétérinaire en Australie de l’Ouest. Au lieu de pratiquer des procédures chirurgicales sur des animaux sains avant de les euthanasier, comme c‘était la norme, nous avons acquis de l’expérience en assistant lors de procédures thérapeutiques sur de vrais patients, comme c’est le cas pour l’entraînement des médecins. Notre programme a été très efficace. Nous avons acquis cinq fois plus d’expérience chirurgicale que nos camarades qui tuaient des animaux sains pour acquérir leur qualification. Depuis, d’autres étudiants dans d’autres écoles de médecine vétérinaire australiennes ont fait comme nous et, en 2005, des étudiants ont obtenu leurs diplômes dans chaque école sans avoir tué des animaux sains pendant leur formation chirurgicale.
AE : Vous avez publié plusieurs articles scientifiques excellents qui critiquent le “modèle animal” de maladies humaines. Pourriez-vous décrire l’utilité d’une “revue systématique” ?
AK : La question clé dans les débats autour de l’expérimentation animale est : dans quelle mesure cette expérimentation est-elle utile pour le progrès des soins donnés à l’homme ou pour prédire la toxicité de substances chimiques pour l’homme ? Après tout, si les responsables de la réglementation croient que des vies animales peuvent réellement sauver des vies humaines, ils se prononceront toujours en faveur de l’homme.
Jusqu‘à récemment, le débat scientifique sur l’utilité des expériences sur des animaux pour l’homme a reposé sur deux approches : les opinions d’experts et les études de cas. Toutefois, les opinions d’experts sont de plus en plus décrédibilisées car des opinions contradictoires affirmant aussi bien l’utilité pour l’homme que le contraire, abondent. Les opinions sur l’importance historique des études sur l’animal lors du développement de diverses thérapies humaines sont également variables.
Des listes de cas dans lesquels les résultats animaux et humains sont soit concordants soit discordants posent également problème. Cette approche est pourtant basée sur des preuves. Mais sa faiblesse inhérente est qu’un trop petit nombre d’expériences sont analysées et que leur sélection peut être entachée de partialité.
Donc, pour apporter des conclusions plus définitives, il est nécessaire de réaliser des revues systématiques d’un grand nombre d’expériences sur des animaux et de leur utilité en clinique ou toxicologie humaines. Les expériences examinées dans ces revues sont sélectionnées sans préjugés, par randomisation ou autres méthodes impartiales. Les revues doivent atteindre une rigueur et une impartialité scientifiques suffisantes pour être publiées dans des journaux scientifiques à comité de lecture. De telles revues scientifiques publiées sont les meilleures preuves.
Depuis 2005, j’ai réalisé de telles revues systématiques, elles ont été publiées, et j’ai à présent 16 publications majeures et de nombreux autres articles mineurs sur l’expérimentation animale et sur les problèmes bioéthiques liés. Ils sont disponibles surhttp://www.aknight.info rubri,que “Publications”.
AE : Pouvez-vous donner à nos lecteurs un bref panorama des sujets couverts par vos revues systématiques ?
AK : Ma première série majeure d‘études examinait la prédictivité pour l’homme des études de cancérogénicité sur l’animal. En examinant les données de toxicité pour 160 contaminants environnementaux, sources de préoccupations majeures pour la santé publique aux Etats-Unis, et en comparant l‘évaluation du risque pour l’homme faite par l’Agence de protection de l’environnement (EPA) et par le Centre international de recherche sur le cancer (sous tutelle de l’OMS), j’ai trouvé que les évaluations de l’EPAétaient fréquemment incorrectes et que la cause probable de ceci était une trop grande confiance dans les données animales.
Plus récemment, j’ai examiné l’utilité pour l’homme de l’expérimentation invasive sur le chimpanzé. En examinant un grand échantillon de telles expérimentations prises au hasard, j’ai établi que la plupart de ces expériences ne sont jamais citées dans les publications scientifiques ultérieures, ce qui signifie qu’elles n’apportent aucune contribution évidente au progrès des connaissances biomédicales, dans aucun domaine. Une petite proportion était citée dans des articles de médecine humaine. Toutefois, quand, avec deux collègues, j’ai examiné ces études, nous avons découvert que leur contribution était mince par rapport à d’autres sources de connaissances. Aucune étude sur des chimpanzés n’a fait de contribution essentielle et la plupart n’ont fait aucune contribution importante à ces études de médecine humaine.
J’ai aussi examiné des revues systématiques publiées sur l’utilité de l’expérimentation animale pour la clinique et la toxicologie humaines. Sur 20 revues sur l’utilité en clinique humaine, seuls 2 modèles animaux ont montré un potentiel significatif de contribution au développement d’interventions cliniques humaines, l’un des deux étant litigieux. Parmi ces 20 revues, il y avait des expériences dont les comités d‘éthique attendaient qu’elles mènent à des avancées médicales, des expériences faisant l’objet de maintes citations publiées dans les plus prestigieux périodiques scientifiques, et des expériences sur des chimpanzés -l’espèce généralement la plus prédictive des réactions humaines. Sept autres revues ont échoué à démontrer l’utilité de l’expérimentation animale pour prédire de façon fiable pour l’homme des effets cancérigènes ou tératogènes. Les résultats sur les animaux se sont souvent montrés ambigus ou sans concordance avec les effets sur l’homme. Par conséquent, les données animales ne peuvent généralement pas être considérées comme utiles pour ces applications.
L’acceptation réglementaire de modèles non animaux est normalement conditionnée à une validation scientifique formelle. Au contraire, les modèles animaux sont simplement supposés prédire les réactions humaines. Nos résultats démontrent l’invalidité de telles suppositions. La faible utilité en clinique et toxicologie humaines de la plupart des modèles animaux, ajoutée à leur coût substantiel en termes de bien-être animal et de dépenses financières, justifie amplement de rediriger des ressources limitées vers des domaines de recherche plus pertinents du point de vue scientifique et médical.
AE : Avez-vous jamais subi l’intimidation institutionnelle ou l’ostracisme par vos pairs ? Quels sont les principaux obstacles que vous avez rencontrés en essayant de faire entendre votre point de vue scientifique ?
AK : J’ai subi ces réactions de la communauté vétérinaire et de la recherche sur animaux dès la première année à l‘école vétérinaire. L’atmosphère à mon école était déplaisante pour les étudiants qui osaient contester l’utilité de sacrifier des animaux sains pour les besoins du cursus. J’ai parfois été confronté à des pénalités importantes, dont la possibilité d‘échouer au cours vétérinaire parce que je ne voulais pas tuer des animaux sains ni utiliser leurs corps. Beaucoup d‘étudiants et d’employés administratifs étaient secrètement, ou parfois ouvertement, hostiles. Une surprenante minorité me soutenait en privé mais peu osaient exprimer ce soutien publiquement. C’est une honte pour la profession de vétérinaire que de tels environnements soient la norme dans les écoles vétérinaires dans le monde et dans beaucoup d‘écoles -dont toutes les écoles australiennes. Les étudiants qui choisissent des méthodes d’enseignement avec humanité doivent suivre une voie rendue bien plus ardue que nécessaire.
J’ai mené des campagnes pour des méthodes d’enseignement avec humanité bien plus grandes que ce que j’avais d’abord osé. Le résultat est que j’ai eu des victoires auxquelles je ne serais jamais parvenu si l‘école avait été plus accommodante. J’ai acquis d’importantes compétences dans la recherche, l‘écriture, la prise de parole en public ou le contact avec les médias, compétences que j’ai continué à utiliser pour défendre les animaux par des moyens que mes professeurs n’auraient jamais souhaité.
Certaines de ces compétences ont été rudement mises à l‘épreuve, toutefois, quand j’ai tenté de publier, dans des revues biomédicales, des articles sur la faible utilité pour l’homme de l’expérimentation animale . Bien que beaucoup de chercheurs et de journaux scientifiques tendent avec succès vers l’idéal scientifique de minimiser les partis pris personnels, beaucoup d’autres sont très réticents envers quiconque cherche à critiquer l’expérimentation animale. Non seulement nous remettons en cause le statu quo mais nos travaux montrent implicitement que ceux qui effectuent des expériences invasives sur les animaux commettent de graves fautes morales. Sans surprise, ceci génère de fortes réactions psychologiques, que ceux au caractère le moins trempé sont incapables de surmonter. La difficulté est donc beaucoup plus grande lorsqu’on cherche à publier de tels articles dans des journaux scientifiques.
Toutefois, il y a un côté positif à la plupart des choses. Cette rude évaluation par les comités de lecture a considérablement renforcé ma propre capacité à développer la critique objective, ce que j’apprécie plus que d’autres, si ce n’est plus que toute autre, qualités. De plus, mes articles publiés sont devenus significativement plus forts car j’ai dû défendre pratiquement chaque mot auquel un opposant aurait pu objecter. Je suis aussi devenu un bien meilleur auteur scientifique.
La force et la valeur d‘études critiquant l’expérimentation animale qui ont réussi à être publiées dans des journaux biomédicaux à comité de lecture devraient être appréciées dans ce contexte.
Ces préjugés affectent aussi certaines conférences et réunions scientifiques. Bien que mon travail ait été honoré avec des récompenses à plusieurs conférences, il n’a pas été admis à d’autres. De même, certains journaux ont expéditivement rejeté des articles scientifiques que j’ai plus tard publiés dans d’autres périodiques. Des études sur le niveau et la nature des partis pris au sein de journaux et de conférences par rapport à la critique de l’expérimentation animale fourniraient de très intéressants résultats.
C’est une question qui nous a été posée maintes fois : peut-on tester les OGM par la toxicogénomique ? L’actualité nous a donné l’occasion d’y répondre.
Article publié dans La Notice d’Antidote n°15
[et communiqué de presse du 11/4/2008]
Vous êtes nombreux à nous avoir demandé s’il serait possible d’utiliser la toxicogénomique pour évaluer les risques des OGM pour notre santé. Ceux d’entre vous qui souhaitaient voir ce sujet traité dans La Notice d’Antidote seront enfin comblés ! Le 10 avril dernier, la secrétaire d’Etat à l’Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, faisait la une de la presse après avoir critiqué Jean-François Copé (chef de file des députés UMP) et Jean-Louis Borloo (son ministre de tutelle), lors de la discussion de la loi encadrant les cultures OGM. Nous avons saisi cette occasion pour rédiger une lettre ouverte à l’attention de M. François Fillon (Premier ministre), M. Jean-Louis Borloo, Mme Nathalie Kosciusko-Morizet et Mme Roselyne Bachelot (ministre de la Santé), que nous reproduisons ci-dessous et que nous avons également fait parvenir à plusieurs députés et sénateurs ainsi qu’à la presse.
Notre Lettre ouverte
La polémique née de l’examen de la loi sur les OGM est liée en premier lieu à l’ignorance. Ignorance dans le camp des « pour » comme dans celui des « contre », de données scientifiques sur les effets des OGM sur la santé humaine. Et ce n’est pas la création de Hauts Comités divers chargés de donner des avis ou des recommandations qui vont changer cet état de fait. Il n’y a qu’une solution à la controverse : établir, par des moyens scientifiques rigoureux et pertinents, les effets des OGM sur l’homme, et en premier lieu sur du matériel biologique humain, nos cellules.
De telles méthodes existent depuis près de 15 ans : les « omics », qui permettent d’observer, dans des cellules en culture, l’ensemble des réponses biologiques. Le savoir-faire pour mettre en oeuvre ces méthodes est présent en France. Parmi les organisations compétentes, Antidote Europe regroupe des scientifiques issus des établissements publics de recherche et a une bonne pratique de l’une de ces méthodes, la toxicogénomique. Cette technologie permet de mesurer les perturbations dans l’expression des gènes de la cellule quand celle-ci est soumise à une substance chimique ou autre stress (voir https://antidote-europe.eu).
Antidote Europe a identifié dans les OGM trois types de risques :
1. Ceux liés à la construction génétique elle-même (voir l’effet des promoteurs). Il est prouvé qu’une certaine quantité de ces constructions se retrouvent dans les cellules de l’organisme humain ou animal qui consomme l’OGM, en particulier les cellules de l’intestin. Ces promoteurs peuvent se trouver insérés devant des « oncogènes » et en commander l’expression. Les oncogènes, dont l’activité est indispensable durant le développement embryonnaire, sont associés aux pathologies cancéreuses s’ils continuent à s’exprimer à l’âge adulte.
2. Ceux liés aux produits issus de cette construction, par exemple la protéine « bt » contenue dans le maïs génétiquement modifié. Le fait que cette protéine provoque des trous dans les parois intestinales des insectes exposés a déjà été documenté. Grâce à la toxicogénomique, on pourrait apprécier l’effet du « bt » sur des cellules humaines en culture.
3. Ceux liés aux pesticides dont l’utilisation est encouragée par cette construction (le glyphosate, par exemple, toléré par les OGM « Roundup Ready »). La toxicogénomique permettrait aussi d’évaluer les effets du glyphosate sur des cellules humaines en culture ; Antidote Europe a déjà réalisé ce type de test pour d’autres pesticides.
Tant que ces tests n’auront pas été faits, le consommateur continuera à être exposé aux risques éventuels de ces organismes génétiquement modifiés.
Antidote Europe est une association à but non lucratif oeuvrant pour une meilleure prévention en matière de santé humaine. Restant à votre disposition pour toute information complémentaire, nous vous prions d’agréer, Mesdames et Messieurs les ministres, nos bien respectueuses salutations. Nous vous informons que nous transmettons cette lettre ouverte aux media.
Nos autres actions
Ayant appris qu’un débat devait avoir lieu au Parlement européen sur une question liée aux OGM, nous avons aussi transmis le texte (traduit en anglais) de cette Lettre ouverte à des membres du Parlement européen, dont le député qui interrogeait la Commission européenne sur la tolérance de traces, dans les produits importés, de soja ou maïs génétiquement modifiés non approuvés par l’Union européenne.
Nous avons également fait circuler cette Lettre ouverte parmi les nombreux députés et sénateurs que nous avons eu l’occasion de rencontrer par le passé ainsi que parmi des parlementaires pouvant être concernés par ce sujet. Nous sommes tout particulièrement reconnaissants à Mme Muriel Marland-Militello, députée des Alpes Maritimes et adjointe au maire de Nice, d’avoir utilisé notre texte pour rédiger une question écrite à l’attention de M. Jean-Louis Borloo. Cette question écrite a été publiée au Journal officiel du 6 mai 2008.
Rappelons qu’une « question écrite », en termes parlementaires, est une question posée par un député ou par un sénateur au ministre concerné par le sujet. Une fois rédigée et envoyée, cette question est publiée au Journal officiel. Le ministre interrogé est tenu d’y répondre et cette réponse doit également faire l’objet d’une publication au Journal officiel. Ainsi, bien que nos quatre ministres ne nous aient pas répondu directement, nous sommes assurés de connaître la position de M. Jean-Louis Borloo « sur l’intérêt des techniques de toxicogénomique dans l’évaluation des organismes génétiquement modifiés ». Nous ne manquerons pas de vous en informer dès que nous aurons connaissance de la publication de cette réponse.
Enfin, nous avons bien sûr fait très largement circuler notre Lettre ouverte parmi les media français et étrangers, en français et en anglais. Nos communiqués de presse sont disponibles sur notre site internet. Nos très vifs remerciements aux media qui ont publié cette Lettre ouverte. A l’heure de boucler cette Notice, nous l’avons déjà vue dans Nexus, Vos Chiens magazine, Votre Santé, sur le site www.contaminations-chimiques.info…
Image : couverture du livre Le Monde selon Monsanto
Légende : Si vous n’avez pas pu voir le film de même titre, diffusé le 11 mars sur Arte, courez acheter le livre ! Vous y apprendrez à quel prix (pour notre santé, l’environnement et la vie de nombreux agriculteurs dans des pays en voie de développement) Monsanto est devenu leader mondial en matière d’OGM et occupe une bonne place en matière de produits chimiques.
L’auteur a réalisé plusieurs documentaires fort remarqués et a reçu le Prix Albert Londres, l’un des plus prestigieux prix de journalisme.