Comités d’éthique : la loi du plus fort (communiqué de presse)
Perpignan, le 3 avril 2015 – Antidote Europe vient de publier sur son site l’interview de Marco Mamone Capria, professeur de mathématiques et d’histoire des sciences à l’Université de Pérouse, en Italie, ancien membre titulaire du comité d’éthique de son université. Le comité d’éthique reçoit les projets d’expérimentations sur des animaux et doit évaluer leur pertinence et le respect du bien-être animal.
Le témoignage du professeur Mamone Capria est très éclairant sur le fonctionnement réel de ces comités : « Sur pratiquement tous les projets de recherche animale, le reste du comité se braquait de telle façon qu’il m’a été presque impossible, sur les deux dernières années, de participer aux réunions sans courir le risque d’être hué ou autrement harcelé. […] Donc, quand je dis (et je l’ai dit souvent) que les comités d’éthique académiques, quelle que soit leur composition, ne sont pas un rempart contre les atteintes à la rationalité, aux principes éthiques, ou même aux lois concernant l’expérimentation animale, je parle d’après mon expérience directe, laquelle, cela vaut la peine d’être précisé, n’a pas lieu d’être considérée comme unique à mon université. »
Ces comités d’éthique sont pourtant mis en avant par les défenseurs de la recherche animale pour montrer que le bien-être des animaux serait pris en compte et que seules seraient pratiquées les expériences pour lesquelles il n’y aurait pas de méthode « alternative ». Ne seraient-ils pas plutôt un blanc-seing permettant aux chercheurs de continuer, comme avant l’instauration de la directive européenne 2010/63/UE, à concevoir leurs protocoles expérimentaux comme bon leur semble ?
Ces chercheurs semblent ignorer les preuves qui s’accumulent contre la pertinence du « modèle animal » pour la recherche biomédicale et toxicologique humaines. Preuves, qui, pour certaines, ont été présentées par le professeur Mamone Capria au Parlement européen, lors d’une conférence intitulée « Protéger notre santé du commerce de la maladie ». « Ma conférence de trois heures au Parlement européen à Bruxelles était prévue pour donner tous les éléments majeurs de l’argumentation contre la vivisection, mais j’ai abordé spécialement deux aspects : que la vivisection est méthodologiquement incohérente et que la santé humaine a énormément souffert de la supposition que les expériences sur des animaux nous donneraient des clés importantes sur les problèmes médicaux humains. »
Y a-t-il du bon sens à discuter de la prise en compte du bien-être animal dans les laboratoires quand on sait que l’expérimentation animale est inutile (et même trompeuse) pour obtenir des données applicables à l’homme ? Ne serait-il pas plus sensé de mettre en oeuvre immédiatement les centaines de méthodes n’ayant pas recours à l’expérimentation animale qui existent déjà et sont fiables pour obtenir des données pertinentes pour l’homme ?
Le débat sera, une fois de plus, porté au sein du Parlement européen où se tiendra dans quelques semaines l’audition publique des organisateurs de l’initiative citoyenne européenne Stop Vivisection.
Pour lire l’interview du Professeur Marco Mamone Capria en entier : https://antidote-europe.eu/comites-d-ethique-marco-mamone-capria/
Antidote Europe, une association créée par des chercheurs issus du CNRS et oeuvrant pour que les découvertes scientifiques et les technologies modernes soient utilisées au bénéfice de la santé humaine, participe activement à l’initiative citoyenne européenne Stop Vivisection (qui demande l’abrogation de la directive européenne 2010/63/UE).
Plus d’informations sur cette initiative sur : http://www.stopvivisection.eu
Une argumentation scientifique contre l’utilisation du « modèle animal » et des informations sur les « méthodes alternatives » sur https://antidote-europe.eu
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André Ménache, directeur d’Antidote Europe : 0044-7906446889