Des étudiants nous sollicitent
Comme vous l’aurez vu dans notre rubrique « Conférences » (https://antidote-europe.eu/conferences/), des étudiants universitaires nous ont maintes fois contactés pour que nous donnions une conférence dans leurs établissements. Eux-mêmes organisent ces événements en accord avec les responsables de leurs facultés et nous sommes toujours heureux de répondre à leurs attentes, en général en présence de leurs professeurs.
Nous sommes aussi sollicités par des étudiants qui nous demandent des informations en vue de réaliser une enquête, une présentation, un mémoire, etc. En ce début mai 2025, trois occasions nous ont été offertes de contribuer à ces travaux universitaires.
Enquête sur la vie des animaux en laboratoire
Le 5 mai, un étudiant en deuxième année de Licence Sciences de la Vie et de la Terre à l’Université Catholique de l’Ouest nous contactait par courrier électronique pour se renseigner sur les conditions physiques et psychologiques dans lesquelles les animaux sont utilisés à des fins scientifiques. En réponse à ses questions, nous avons signalé que la réglementation permet des expériences au cours desquelles la souffrance est qualifiée de « sévère » et qui se terminent le plus souvent par la mort ou l’euthanasie de l’animal et que celles qualifiées de « légère » incluent le gavage des animaux (des chiens, par exemple, lors d’essais de médicaments), une procédure à laquelle ne se soumettraient certainement pas les responsables de ce barème…
Concernant les conditions psychologiques, on observe des comportements stéréotypés, surtout chez le chien, notamment le Beagle, l’une des races les plus utilisées, qui est un chien de chasse ayant besoin de parcourir plusieurs kilomètres par jour. Or, les chiens destinés aux laboratoires sont parqués dans un enclos de 3 à 5 mètres carrés. Les lapins, eux, en tant qu’animaux pouvant être chassés à l’état sauvage, dissimulent la souffrance pour ne pas attirer l’attention d’éventuels prédateurs. En laboratoire, filmés en l’absence de chercheurs, ils ont des comportements exprimant la souffrance, comportements qu’ils modifient dès qu’une personne entre dans la pièce.
Des cosmétiques sans essais sur des animaux ?
Le 6 mai, une étudiante en troisième année d’études en communication à la Haute École Louvain, en Belgique, organisait une visioconférence avec la présidente de l’association belge Suppression des expériences sur des animaux (S.E.A. avec laquelle nous sommes en contact depuis la création d’Antidote Europe), une personne qui lançait son entreprise de produits cosmétiques non testés sur des animaux, ainsi qu’avec André Ménache, conseiller scientifique d’Antidote Europe.
Nous avons abordé le problème du règlement REACH adopté en décembre 2006 pour encadrer l’enregistrement, l’évaluation et l’autorisation des substances chimiques dans l’Union européenne. Nous connaissons bien ce règlement pour avoir été plusieurs fois à Bruxelles pour tenter de faire adopter la toxicogénomique parmi les méthodes d’essai (voir notre rubrique « Actions de lobbying » https://antidote-europe.eu/action-lobbying/). Bien que des méthodes substitutives des essais sur des animaux soient encouragées, ces derniers continuent à se faire dans certains cas.
Un autre règlement européen, adopté en 2009 (Règlement 1223/2009) interdit les essais de produits cosmétiques sur des animaux. Toutefois, certains produits cosmétiques peuvent contenir des ingrédients utilisés aussi dans d’autres catégories de produits et, de ce fait, étant conformes au règlement REACH. Pour davantage de précisions, nous avons suggéré aux participants à cette visioconférence de voir, sur notre site, la page https://antidote-europe.eu/retablir-faits-essais-cosmetiques/.
Nous avons également suggéré à la personne qui crée son entreprise de contacter NETRI, la première usine française d’organes-sur-puce (https://netri.com/netri-inaugure-la-premiere-usine-francaise-dorganes-sur-puce-et-annonce-une-levee-de-fond-de-5-m/). Ces dispositifs miniaturisés permettent d’évaluer la toxicité des substances chimiques sur des cellules humaines.
Enquête sur l’expérimentation animale
Le 13 mai, nous étions invités à la soutenance orale d’une enquête sur l’expérimentation animale réalisée par trois étudiantes de l’Université Paris Cité suivant un enseignement à la fois en sciences de la vie et en sciences sociales. Elles ont interviewé plusieurs chercheurs dont certains pratiquent l’expérimentation animale, ainsi que des représentants associatifs dont, pour Antidote Europe, André Ménache.
Leur présentation a duré vingt-cinq minutes et a été suivie d’une discussion avec le public d’environ une demie heure. Leur professeur était présent par visioconférence. L’enquête a surtout porté sur l’utilisation de souris, d’une part parce que ce sont les animaux utilisés en plus grand nombre et d’autre part pour éviter des réactions émotionnelles fortes comme l’évocation d’expériences sur des singes aurait pu en susciter. Certains chercheurs ont reconnu que les expériences pratiquées sur des animaux pouvaient être douloureuses et qu’ils n’y étaient pas insensibles mais il a peu été question des méthodes pouvant éviter d’avoir recours à l’expérimentation animale.
Nos plus chaleureuses félicitations à tous ces étudiants qui choisissent d’explorer le sujet de l’expérimentation animale ! Nous serons toujours heureux de répondre à leurs questions : qu’on se le dise !