L’Italie propose d’abolir l’expérimentation animale
Le mercredi 14 décembre dernier, le Palazzo Marini, à Rome, accueillait une conférence d’information sur la nécessité d’abandonner l’expérimentation animale et sur les engagements que le gouvernement italien a pris dans ce sens. En effet, le Programme de l’Union (présidée par Monsieur Romano Prodi) propose d’encourager la recherche ne faisant pas appel à l’expérimentation animale et d’abolir progressivement cette dernière (page 153 de ce Programme). Le ministre de l’Environnement, Monsieur Alfonso Pecoraro Scanio en personne, soutenait cet événement, a participé à la conférence de presse et a remis le Prix Pietro Croce, du nom de l’une des figures de l’opposition scientifique à l’expérimentation animale, Prix créé à cette occasion, en commémoration du récent décès de ce médecin chercheur.
L’Italie sera-t-elle ainsi la pionnière en matière de recherche biomédicale véritablement scientifique ? De nombreux chercheurs admettent que l’expérimentation animale ait pu être utilisée « faute de mieux » mais démontrent que les résultats obtenus ne sont pas automatiquement transposables à l’homme. Au XXIe siècle, ces méthodes moyenâgeuses devraient donc être remplacées par les méthodes fiables, rapides et moins coûteuses mises au point dans les deux dernières décennies.
L’initiative italienne est particulièrement pertinente à l’heure où le Parlement européen vient d’approuver le projet REACH qui propose d’évaluer la toxicité de plusieurs milliers de substances chimiques auxquelles nous pouvons être exposés. Il est regrettable que ce projet ait proposé seulement de « réduire » les tests sur les animaux, plutôt que de les « remplacer », alors même que l’un des responsables scientifiques de la Commission européenne déclare que les tests de toxicité sur les animaux sont « tout simplement de la mauvaise science ». Qu’attendent les autorités concernées pour mettre la réglementation en conformité avec les possibilités techniques actuelles ?
Claude Reiss, président d’Antidote Europe et ancien directeur de recherche au CNRS, était présent le 14 décembre à Rome, en compagnie de plusieurs chercheurs et médecins italiens et britanniques, opposés, pour des raisons scientifiques, à l’expérimentation animale, et oeuvrant pour une meilleure prévention en matière de santé humaine. L’événement était organisé par Equivita, l’un des partenaires européens d’Antidote Europe, et dont le président, Monsieur Gianni Tamino, est professeur de biologie à l’Université de Padoue et ancien député européen.