Le débat s’amorce
Article paru dans La Notice d’Antidote n°36
Dans les dernières Notices, nous vous avons fait part de nos courriers répétés aux Etablissements publics à caractère scientifique et technologique (EPST : CNRS, INSERM et INRA) et à leurs ministères de tutelle leur demandant d’organiser un débat public sur la validité de l’utilisation d’animaux considérés comme modèles biologiques de l’homme. A nos premiers courriers, pas de réponse. A nos deuxièmes courriers, des refus d’organiser un tel débat. A nos troisièmes courriers demandant aux EPST de préciser par écrit leur position vis-à-vis du « modèle animal », pas de réponse.
Nous nous apprêtions à diffuser un deuxième communiqué de presse faisant état de ce refus de débattre de la part des EPST lorsque les événements nous ont lancés dans une sorte de jeu de cache-cache avec M. François Lachapelle, président du GIRCOR (association défendant l’expérimentation animale) et chef du Bureau Expérimentation animale à l’INSERM. Contacté par téléphone par une militante, il accepte de nous rencontrer mais ne répond pas à notre invitation par écrit (nos courriers électroniques du 1er octobre, 24 octobre et 13 novembre 2012). Ce n’est pas lui qui signe la réponse que nous recevons de l’INSERM le 14 mars 2013 éludant notre proposition de débat public.
Le 28 juin 2013, l’Association des journalistes scientifiques de la presse d’information (AJSPI) avait organisé un petit déjeuner intitulé « Expérimentation animale : ce qui va changer », annoncé sur son site internet (www.ajspi.com/activites/invitations/petit-dejeuner-experimentation-animale-ce-qui-va-changer), dont l’un des invités était M. François Lachapelle. Ce petit déjeuner devait se prendre au restaurant parisien Au Chien qui fume, comme d’autres petits déjeuners organisés par l’AJSPI. Des militants ont protesté auprès de la direction du Chien qui fume et nous avons cru comprendre que ce petit déjeuner avait été annulé. Nous n’avons pas pu obtenir confirmation de cette annulation.
Le 7 juillet 2013, c’est dans les journaux du groupe EBRA que les arguments de François Lachapelle et de Claude Reiss se trouvent confrontés mais sans qu’il y ait eu débat face à face entre les deux chercheurs et, surtout, avec une présentation tronquée des arguments de notre président.
Le 13 juillet 2013, nous avons adressé à l’AJSPI un courrier électronique la félicitant de s’informer sur l’expérimentation animale et lui proposant de recueillir aussi nos informations à ce sujet et restant à sa disposition pour un débat, si elle souhaitait en organiser un, avec des chercheurs défendant cette pratique. Pas de réponse.
Le 22 juillet 2013, nous sommes invités par la Cité des Sciences à un événement sur l’expérimentation animale. François Lachapelle est déjà inscrit au programme d’un débat qui n’en est pas vraiment un puisque les personnes devant « débattre » sont deux chercheurs pro-vivisection, une philosophe et un professeur de droit. Aucun contradicteur sur le plan scientifique Notre président n’est pas invité à ce « débat » mais à une table ronde sur les méthodes alternatives. Nous proposons une modification du programme et la participation de Claude Reiss au débat. Pas de réponse mais l’événement étant prévu pour le 7 décembre, les organisateurs ont un peu de temps pour réfléchir, à moins que ce ne soit M. Lachapelle qui refuse ?
Fin juillet, l’un de nos adhérents a envoyé ses remarques à M. Lachapelle suite à l’article du 7 juillet dans les journaux du groupe EBRA. Réponse stéréotypée habituelle, ne tenant pas compte de nos arguments et prétendant que le nombre d’accidents thérapeutiques « est infinitésimal ». Le million et demi de personnes hospitalisées suite à ces accidents et les familles des 20 000 morts par an rien qu’en France apprécieront…