Lettre au Président de la Commission Européenne (5 mai 2015)
Monsieur Jean Claude Juncker,
Président de la Commission Européenne,
200 rue de la Loi
1049 Bruxelles.
Monsieur le Président,
Nous sommes deux organisateurs de l’Initiative Citoyenne Européenne (ICE) « Stop Vivisection », qui a recueilli le nombre requis de déclarations de soutien pour être présentée à la Commission.
L’ICE demande la modification ou la reformulation de la Directive 2010/63/UE relative à la protection des animaux utilisés à des fins scientifiques. Son article 12 limite en effet leurs utilisations aux domaines « dans l’intérêt de la santé humaine », en d’autres termes les animaux sont pris comme « modèles » pour la santé de l’homme, dans « des procédures scientifiques nécessaires à la recherche biomédicale » (attendu 17 de la directive).
L’assertion qu’une espèce quelconque (y compris des primates non-humains), serait un « modèle » de l’homme, est gratuite et surtout erronée. En effet, les espèces sont séparées par des barrières qui enferment chaque espèce dans un isolement reproductif. Des considérations élémentaires montrent que cet isolement se traduit par un patrimoine génétique spécifique de l’espèce, qui réagira à un test, un stress, une agression chimique, une maladie… avec ses gènes. Deux espèces différentes ayant des gènes différents vont donc réagir différemment (de semblable à opposé), sans que l’on puisse le savoir avant d’avoir soumis ces des espèces à la même expérience. Le recours à l’espèce « modèle » est donc inutile au mieux, le plus souvent il se révèle dangereux pour l’homme à cause de fausses certitudes qu’il engendre.
Nous mettons sur le compte du recours au « modèle » animal une bonne part des tendances catastrophiques dans l’UE de prévalence et d’incidence de pathologies humaines graves –cancers, diabète, Alzheimer, autisme… En dépit des sommes colossales englouties, les préventions basées sur des rongeurs (REACH par exemple) est gravement défaillante, tandis que la recherche biomédicale s’acharne en vain sur des « modèles » pour tenter de trouver des thérapies,.
Notre ICE demande précisément la révision de la directive 2010/63 à fin d’interdiction du recours à tout « modèle » pour la prévention et la recherche médicale concernant notre santé, celle de nos enfants et des générations à venir.
La Régulation (UE) 211/2011 relative aux ICE prévoit que ses organisateurs soient reçus par la Commission afin de leur permettre d’exposer en détail les questions qu’ils soulèvent (Attendu 20 et Article 10 1. (b) de la régulation), et puissent présenter l’ICE lors d’une audience publique organisée au Parlement Européen (Article 11 de la Régulation). Par lettre du 22.04.2015, le Président du Comité AGRI nous convie à l’audience publique le 11 mai de 15-18:30h pour un débat contradictoire (et non une présentation de l’ICE) où nous serons confrontés à deux experts (dont l’un représente ouvertement un groupe de pression de l’industrie pharmaceutique) nommés par AGRI, alors que nous n’avons été autorisés qu’à présenter un seul expert, un déséquilibre qui nous désavantage dans ce débat. De plus, les temps de parole sont laissés à la discrétion du Président , ce qui risque de biaiser encore d’avantage ce débat en notre défaveur.
Nous vous signalons aussi que nous n’avons pas reçu à ce jour d’invitation de la Commission pour nous permettre de lui exposer en détail les objectifs de l’ICE (Attendu 20 et Article 10 1. (b) de la régulation).
Nous vous prions de faire appliquer strictement le règlement de Régulation ci-dessus à l’ICE « Stop Vivisection », donc de veiller à l’organisation en conséquence de la réception par la Commission et l’audience publique dédiées à notre ICE.
L’ICE n’était-elle pas sensée stimuler la participation du citoyen à la politique européenne ?
Nous vous prions de recevoir, Monsieur le Président, l’expression de notre haute considération.
Claude Reiss, Président et André Menache, Directeur d’Antidote Europe*
*) une ONG scientifique dédiée au progrès de la santé humaine, en mettant en œuvre les avancées scientifiques. Ce n’est pas une association de défense animale. Elle conteste par contre le recours aux « modèles » animaux comme inutile au mieux, souvent même très dangereux pour notre santé