Moderniser l’ Université de Lorraine
Alors que de plus en plus d’établissements d’enseignement et de recherche dans le monde adoptent des méthodes sans recours à l’expérimentation animale, l’ Université de Lorraine envisage d’agrandir son centre d’expérimentation animale. En collaboration avec d’autres associations et avec de nombreux élus, Antidote Europe se mobilise.
Au printemps 2016, nous étions alertés par des associations de défense animale du projet d’agrandissement du centre d’expérimentation animale au pôle universitaire de Nancy-Brabois. Nous sommes heureux de pouvoir, en cette nouvelle occasion, apporter notre argumentation scientifique en soutien à cette campagne.
Notre collaboration a d’abord pris la forme d’une pétition, lancée par International Campaigns le 11 mai 2016 et que vous pouvez signer sur http://www.mesopinions.com/petition/animaux/abandon-projet-animalerie-fins-recherche-medicale/19795. Elle a déjà recueilli plus de 41.000 signatures.
Nous étions ensuite invités à donner une conférence le 2 novembre à Vandoeuvre, conférence dont nous vous avons donné quelques détails sur notre site (https://antidote-europe.eu/conferences/) et sur les réseaux sociaux. Annoncée dès le 28 septembre dans L’Est Républicain, elle a été l’un des points forts de cette campagne. Plus de 200 personnes y ont assisté, dont de nombreux élus très réceptifs à nos arguments.
Dès le lendemain de la conférence, nous écrivions au Professeur Pierre Mutzenhardt, président de l’ Université de Lorraine. Notre lettre ouverte a été diffusée aux élus municipaux de Vandoeuvre, aux Conseillers régionaux et départementaux, aux associations de défense animale et aux médias. Nous en reproduisons ci-dessous le texte intégral.
N’hésitez pas à revenir sur notre site où nous vous tiendrons informés des suites de ces actions.
Lettre ouverte
au Professeur Pierre Mutzenhardt, président de l’ Université de Lorraine
Monsieur le Président,
J’ai eu connaissance de la formation en expérimentation animale dispensée par votre institution et, en particulier, des cours en chirurgie expérimentale sur des animaux vivants de niveau concepteurs (niveau I) ou praticiens (niveau II).
En tant que directeur de l’association Antidote Europe et représentant officiel de l’Initiative Citoyenne Européenne « Stop Vivisection » (ayant recueilli plus d’un million de signatures) (1), je souhaite attirer votre attention sur les éléments ci-dessous.
La Directive 2010/63/UE relative à la protection des animaux utilisés à des fins scientifiques et sa transposition en droit français, stipule sur la licéité des procédures expérimentales :
Art. R. 214-105. :
…Respecter les principes de remplacement, de réduction et de raffinement suivants :
« ― les procédures expérimentales ont un caractère de stricte nécessité et ne peuvent pas être remplacées par d’autres méthodes expérimentales n’impliquant pas l’utilisation d’animaux vivants et susceptibles d’apporter le même niveau d’information … » (2).
En l’occurrence, il existe bien des alternatives dans le domaine de l’enseignement en médecine et en chirurgie humaine et vétérinaire, allant des mannequins réalistes (3), jusqu’à l’impression d’organes en trois dimensions (4). L’association « Interniche » est dédiée au remplacement des animaux dans l’enseignement universitaire (5) et a déjà fourni, avec succès, du matériel à plusieurs universités dans le monde.
Par ailleurs, il existe des associations de médecins et de chercheurs proposant des alternatives à l’expérimentation animale, notamment « Physicians Committee for Responsible Medicine » qui a mené une campagne efficace pour remplacer l’utilisation de chiens et d’autres animaux dans l’enseignement dans la totalité des facultés de médecine aux Etats-Unis (6). En Europe, l’association « Aertze gegen Tierversuche » vient de tenir un congrès international à ce sujet à Cologne (7).
A titre personnel, je n’ai jamais pratiqué la chirurgie expérimentale sur des animaux vivants au cours de mes études en médecine vétérinaire. J’ai bien assisté des vétérinaires-chirurgiens expérimentés jusqu’à ce que j’aie pu acquérir les compétences requises pour pratiquer des interventions de façon autonome. Selon mes collègues en médecine, les mêmes principes pédagogiques s’appliquent dans le cadre de la médecine humaine. A ce propos, je vous invite à consulter les interviews que j’ai menées avec des médecins et des chercheurs opposés à l’expérimentation animale (8).
Au regard de ces précisions, je vous serais reconnaissant de bien vouloir m’éclairer sur les raisons pour lesquelles votre institution n’utilise pas davantage ces alternatives désormais disponibles, largement reconnues et utilisées dans d’autres pays.
Dans l’attente de votre réponse.
Cordialement et avec mes respectueuses salutations,
André Ménache
Docteur en médecine vétérinaire
Directeur d’Antidote Europe
Références bibliographiques :
- http://www.stopvivisection.eu/fr/
- https://www.legifrance.gouv.fr/eli/decret/2013/2/1/AGRG1231951D/jo/texte
- http://simulab.com/traumaman/about
- http://bfmbusiness.bfmtv.com/mediaplayer/video/3-minutes-pour-convaincre-2016-biomodex-la-specialiste-francaise-de-l-impression-3d-d-organes-humains-0310-872945.html#
- http://www.interniche.org/fr/home
- http://www.pcrm.org/med_school_victory
- http://www.wist-kongress.de/referenten
- https://antidote-europe.eu/entretiens/