Singeries
Perpignan, le 23 janvier 2015
Antidote Europe, association sans but lucratif créée par des chercheurs issus du CNRS, a pour but de mettre en œuvre les progrès scientifiques au bénéfice de la santé humaine (ce n’est pas une association pour le bien-être animal)
Nous dénonçons la primaterie de Niederhausbergen et son extension, dont le but absurde est la « recherche médicale humaine » ou les « essais d’activité d’efficacité ou de toxicité des médicaments » d’après la réponse ministérielle, publiée début janvier, à une question écrite de Mme la Députée Arlette Grosskost.
Il y a une vingtaine d’années déjà, un de nos chercheurs est intervenu à Strasbourg contre une initiative identique, au cours d’une conférence publique dans un foyer universitaire et d’un débat télévisé (FR3). Il démontrait qu’étudier sur le modèle singe –ou tout autre « modèle animal »- des questions concernant la santé humaine n’a pas de sens, car il est prouvé rigoureusement qu’aucune espèce n’est un modèle biologique pour une autre (une conséquence immédiate de la définition d’une espèce). Cet argument avait convaincu les autorités locales à ne pas financer le projet. Confronté lors d’un débat télévisé sur FR3 à un chirurgien qui s’apprêtait à pratiquer des xénogreffes prélevées sur des singes, il l’informait qu’il s’exposait à de graves risques, puisque ces animaux sont porteurs de variétés de virus herpès qui tuent irrémédiablement, en trois jours, l’homme qui en est infecté.
Ces arguments sont évidemment toujours d’actualité. Notre « meilleur modèle » possible, le chimpanzé qui est notre plus proche cousin dans l’évolution, est immunisé contre le SIDA, peu incommodé par le virus de l’hépatite B et succombe au virus Ebola, soit respectivement des réactions opposées, différentes et semblables à celles de l’homme, ce que personne ne pouvait prévoir avant les observations sur l’homme.
Antidote Europe attire l’attention sur les graves dangers à supposer valides pour l’homme des données obtenues sur des singes (1) et autres animaux. En France, au moins 20 000 morts et 1,3 millions d’hospitalisations par an à cause d’effets secondaires de médicaments, pourtant tous longuement testés et validés sur des « modèles » animaux. Avant d’autoriser et encourager des installations où se pratiquent des tests sur animaux « modèles » de l’homme, les autorités sanitaires devraient s’interroger sur le bien-fondé de ces tests et leurs bénéfices pour l’homme. Nous avons proposé il y a deux ans d’en débattre publiquement, mais jusqu’ici ces autorités se sont dérobées.
Antidote Europe appelle à utiliser des méthodes véritablement scientifiques, déjà largement mises en pratique à l’étranger, pour faire progresser la recherche sur les maladies humaines et la prévention, notamment par l’évaluation fiable de la toxicité pour l’homme des substances chimiques, dont beaucoup font des ravages sur notre santé.
(1) L’Institut national de la santé des Etats-Unis a reconnu que « pour la plupart des recherches médicales, l’utilisation du chimpanzé n’est pas nécessaire ». Une publication scientifique récente (ATLA, 2014, vol 42, pp 287-317) analyse les raisons génétiques des différences entre l’homme et les primates. Voir aussi une nouvelle approche thérapeutique de la maladie de Parkinson, sans « modèle » (https://antidote-europe.eu/parkinson-nouvelle-therapie/).
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