Universités sans animaux
Les universités sont des lieux d’enseignement de la science mais aussi des lieux où se pratique la recherche fondamentale, c’est-à-dire en ce qui concerne la biologie, la recherche faite pour mieux connaître les mécanismes moléculaires, cellulaires ou physiologiques des êtres vivants. Ce type de recherche ne vise pas à des applications en médecine humaine mais les chercheurs ont tendance à justifier leurs expérimentations faites sur des animaux en disant que des retombées en clinique humaine sont toujours possibles.
Au Royaume Uni, l’association Animal Justice Project (AJP) vient de lancer une nouvelle campagne : Campus sans cruauté. Elle se propose d’informer sur le nombre d’animaux utilisés dans les universités et sur l’inutilité, pour la santé humaine, des expériences auxquelles ces animaux sont soumis.
Le 23 septembre 2016, les militants d’AJP brandissaient des pancartes devant l’Université de Cardiff, où plus de 50 000 animaux auraient été sacrifiés en 2015. « Nous espérons que le jour approche où un chercheur de l’Université de Cardiff sera suffisamment courageux et honnête pour reconnaître que ces expériences étaient un complet gaspillage de vies animales et de fonds publics », a déclaré André Ménache, également conseiller scientifique d’AJP. Les anglophones trouveront un article à ce sujet sur http://cardiffstudentmedia.co.uk/gairrhydd/archives/17509.
Un deuxième événement était organisé le 2 octobre 2016 devant l’Université de Bristol où seraient utilisés cochons, lapins, chats et autres animaux. Peu d’informations ont filtré, l’Université ayant répondu aux demandes en prétendant… qu’elle n’avait pas de registre centralisé !
Après un examen de plusieurs publications de chercheurs de l’Université, André Ménache concluait qu’aucune n’apportait de résultats utiles en clinique humaine ou en clinique vétérinaire.
Les chercheurs se justifient en disant qu’ils adhèrent aux 3Rs (réduire, remplacer, rationnaliser les expériences sur des animaux) et que les animaux sont bien traités. Peut-être, mais doit-on pour autant continuer à autoriser -et à financer avec des fonds publics !- des recherches dont la santé humaine ne pourra vraisemblablement jamais bénéficier ? Pour les anglophones également, un article est disponible sur http://www.unipaper.co.uk/article/campus-without-cruelty-campaign-against-animal-testing-launched-at-bristol.
Tout comme Antidote Europe, AJP demande l’organisation d’un débat public et espère que, par ailleurs, les étudiants seront de plus en plus conscients de ce problème et agiront pour un changement. Déjà, beaucoup se sont manifestés des universités de Birmingham, Durham, Leeds…
Que les chercheurs qui utilisent des animaux pensent à leur retraite ou à leur reconversion car les voix qui s’élèvent contre leur activité sont de plus en plus nombreuses.