Le CEA troque les atomes contre des virus
Le CEA (Commissariat à l’énergie atomique), établissement public de recherche, ne se consacre pas qu’à la physique nucléaire. Sur son site de Fontenay-aux-Roses, dans la proche banlieue parisienne, des laboratoires feront également de la recherche sur des virus et autres agents infectieux.
Combien d’habitants de Fontenay-aux-Roses et des communes avoisinantes du CEA le savent ? Des responsables du site affirment que l’information a été diffusée par voie de communiqués de presse, dossiers consultables en mairie, etc. mais reconnaissent qu’il n’y a pas eu d’enquête publique sur l’acceptabilité de ces recherches par la population riveraine.
Antidote Europe suit ce dossier depuis l’automne 2015. Nous avions été contactés par une habitante de Fontenay-aux-Roses, informée et inquiète, qui nous demandait notre opinion de scientifiques sur les recherches menées au CEA. Nous avons eu plusieurs entretiens avec elle, ainsi qu’avec un citoyen qui avait lancé une pétition contre ces activités de recherche, notamment sur « modèles animaux ».
Après quelques échanges laborieux et un certain nombre de relances de notre part, nous avons réussi, en octobre 2015, à avoir une réponse du maire de Fontenay-aux-Roses, qui nous assurait que « le CEA propose chaque année un rapport grand public dans le cadre de ses obligations légales » et organise une journée portes ouvertes. Une demande de rendez-vous avec le maire adjoint, de la part de notre directeur, André Ménache, est restée sans réponse.
Nous nous sommes évidemment rendus à la journée portes ouvertes le 11 octobre 2015 et avons exposé nos arguments, aussi bien lors d’une conférence du CEA qu’en privé auprès du responsable de la communication. Là aussi, écoute polie mais pas de prise en compte de nos arguments.
Profitant de la publication d’un dossier d’information destiné au public en date du 24 février 2016, Antidote Europe a mené sa propre enquête sur les recherches effectuées sur des animaux au CEA (une partie d’entre elles, du moins, car on ne peut pas savoir tout ce qui se fait dans ces laboratoires !) et écrivait au Haut Conseil des Biotechnologies le 30 mai 2016.
Si suite il y a, nous vous en rendrons compte, bien entendu. Dans l’immédiat, nous lançons un communiqué de presse pour alerter sur les dangers que ces recherches peuvent faire courir à la population.