Journée mondiale des animaux dans les laboratoires
En cette année 2024, Antidote Europe a marqué cette Journée par deux événements qui donnent le coup d’envoi de deux nouvelles actions pour dénoncer les risques d’utiliser des animaux dans les laboratoires.
Le 24 avril a été choisi depuis de nombreuses années comme Journée mondiale des animaux dans les laboratoires (JMAL). Comme vous l’aurez vu dans les articles précédents de cette rubrique, Antidote Europe est souvent invitée à cette date à participer à des événements organisés par des associations de défense des animaux. C’est bien volontiers que nous apportons nos arguments scientifiques dénonçant l’inutilité, et même le danger, de compter sur le résultat d’essais faits sur des animaux pour évaluer les risques pour la santé humaine et pour l’environnement.
Des laboratoires étanches ?
Cette année, notre première intervention a eu lieu non le 24 avril mais le samedi 20 car il s’agissait d’informer les passants, plus nombreux dans la rue un samedi après-midi qu’un jour en semaine. Nous remercions bien vivement le Copran (Colloque Protection Animale Lyon), le Parti Animaliste et One Voice, organisateurs de cet événement, pour leur invitation.
De 14h30 à 17h, dans une grande avenue piétonne du centre de Lyon, une militante déguisée en lapin se faisait copieusement asperger de différents produits par d’autres militants revêtus de blouses blanches. La scène a retenu le regard de nombreuses personnes. Certaines sont venues s’informer au stand qui proposait, juste à côté, de la documentation des différentes associations.
Le stand proposait également à la signature une importante pétition intitulée « NON aux laboratoires P3 ou P4 situés à proximité des centres urbains », adressée au ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche (MESR) et au maire de Lyon. Savez-vous qu’il existe à Lyon un laboratoire de catégorie P4, c’est-à-dire autorisé à faire des expériences sur les agents infectieux les plus dangereux ? Savez-vous qu’en dépit des normes de sécurité draconiennes, un SDF y a pénétré grâce à une simple pince coupante « pour y passer la nuit » ? Un tract expliquant tout cela a été distribué aux personnes qui ont voulu s’informer ce jour-là et continuera à être diffusé puisque cet événement n’a été que le début d’une action visant, pour le moins, à informer les riverains des risques auxquels ils sont exposés.
Pour lire et diffuser le tract, cliquer sur Télécharger (PDF)
Pour signer la pétition, cliquer sur : https://www.mesopinions.com/petition/sante/laboratoires-p3-p4-situes-proximite-centres/230043
Munis d’un micro et d’un haut-parleur, les représentants des différentes associations ont pris la parole, chacun abordant un aspect différent de l’expérimentation animale. Antidote Europe était représentée par André Ménache. Nous sommes également engagés dans une action concernant le laboratoire P3 (niveau de sécurité inférieur à P4) du Commissariat à l’énergie atomique (CEA) situé à Fontenay-aux-Roses, là aussi une zone fortement peuplée. Initiée il y a plusieurs années, cette campagne pourrait recevoir un nouveau souffle après le coup d’envoi de l’action à Lyon et d’autres démarches dont nous vous parlerons bientôt.
De façon plus générale, André Ménache a eu plusieurs échanges intéressants, notamment avec deux étudiants qui ont promis, chacun de son côté, de s’informer auprès de leurs établissements pour voir s’il serait possible d’organiser un débat ou une conférence où nous serions invités.
A quoi ont servi les lapins ?
Le 24 avril, pour marquer de notre côté cette Journée mondiale pour les animaux dans les laboratoires, nous avons écrit au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (MESR). Un ministère qui doit bien nous connaître puisque nous avons engagé une action légale contre lui en raison des autorisations qu’il a données pour fabriquer des anticorps monoclonaux par la méthode des ascites en utilisant des souris (voir notre rubrique « Actions de lobbying »).
Cette fois, nous l’interpellons au sujet des lapins utilisés pour des essais de toxicologie. Selon les derniers chiffres publiés par ce ministère, 179.252 lapins ont été utilisés en France pour des essais de toxicologie et des essais requis par la réglementation. Essais de pyrogénicité (est-ce que le produit provoque de la fièvre ?), contrôle de qualité de produits pharmaceutiques, production d’anticorps polyclonaux ? Nous demandons au MESR de nous communiquer le détail de l’utilisation des lapins pour chacun des essais. Nous étudions la possibilité d’engager une action contre le non remplacement d’essais sur des lapins par des méthodes sans recours à l’expérimentation animale.
De telles actions étaient difficiles à mener jusqu’à présent car la réglementation est très en retard par rapport à l’essor des méthodes scientifiques comme les organes-sur-puce, organoïdes et autres « systèmes micro-physiologiques » in vitro. Ces dernières années, la donne a changé. D’une part, ces méthodes sont devenues d’utilisation courante et de plus en plus perfectionnées. D’autre part, l’utilisation de certains animaux, comme les singes, est de plus en plus contestée. Nous avons identifié des essais (comme les ascites ou la pyrogénicité) pour lesquels il existe des méthodes validées n’ayant pas recours à l’expérimentation animale. Les actions juridiques peuvent être longues mais, la science continuant à progresser, le temps ne peut que jouer en notre faveur. N’hésitez pas à diffuser cet article et à nous soutenir !