Le Sénat sollicité en France
Cela fait plusieurs années que nous informons les responsables politiques et que nous essayons d’obtenir l’ouverture d’une enquête parlementaire ou, ce qui semble plus accessible, d’une mission d’information sur l’expérimentation animale. C’est donc avec grand plaisir que avions annoncé le dépôt d’une pétition au Sénat allant dans ce sens.
Le 31 octobre 2022 s’ouvrait la période de recueil des signatures en faveur de cette pétition intitulée : « Utilisation des méthodes non-animales dans la recherche et la réglementation : demande d’une mission d’information ».
Tous concernés
Le 30 janvier, André Ménache publiait sur son blog hébergé par Mediapart une tribune intitulée : « À quoi servira une mission d’information parlementaire sur l’expérimentation animale ? ». Il énonce quelques questions auxquelles une mission d’information pourrait répondre et comment cette initiative parlementaire pourrait faire la lumière sur certaines pratiques de l’industrie pharmaceutique et des établissements de recherche fondamentale. Au-delà de la défense animale, nous sommes tous concernés. « L’expérimentation animale, dans tout ce qu’elle a de contraire aux principes scientifiques et éthiques, perdure à cause de l’ignorance du contribuable et de l’ignorance de nos élus », conclut notre conseiller scientifique (https://blogs.mediapart.fr/andre-menache/blog/300123/une-mission-d-information-parlementaire-sur-l-experimentation-animale).
Pour que la pétition soit examinée, il fallait recueillir 100.000 signatures sur le site https://petitions.senat.fr/initiatives/i-1254 dans un délai expirant le 30 avril 2023. Or, le compteur s’est arrêté à 18.401. Sans doute, la complexité du recueil des signatures, possible uniquement sur internet, a dû constituer un obstacle. Il fallait passer par France Connect, ce qui suppose d’utiliser un identifiant numérique ou un code d’accès aux impôts, par exemple.
Un grand soutien
Notre démarche n’aura pas plus aller plus loin cette fois. Toutefois, Antidote Europe est heureuse de toutes les opportunités que cette action a données de faire connaître nos arguments scientifiques en faveur d’une recherche biomédicale et d’une toxicologie réglementaire sans animaux.
Les associations suivantes, qui ont formé un collectif avec nous et que nous remercions très vivement, ont relayé la pétition sur leurs sites et réseaux sociaux à plusieurs reprises : L214, Fondation Brigitte Bardot, 30 Millions d’Amis, AVA, Pro Anima, Parti Animaliste, Campus Animaliste, entre autres.
Nous avons placé une série d’annonces sur le site Positivr, dédié aux causes inspirantes. Nous avons constaté un énorme soutien sur nos réseaux sociaux, ce qui nous a servi à sensibiliser les internautes autour du 24 avril, la Journée mondiale pour les animaux dans les laboratoires.
Ils en ont parlé
Des médias avec un grand public ou lectorat ont mentionné la pétition. En plus de tous les détails que vous trouverez dans notre rubrique « Dans les médias », signalons ici deux gros événements médiatiques.
Dans son numéro de mars 2023, le périodique suisse Santé Libre publie une longue interview d’André Ménache sous le titre : « Tests sur les animaux : aucune sécurité pour les hommes ! ». Sur trois pages, notre conseiller scientifique a tout loisir, après avoir présenté son parcours, d’aborder plusieurs thèmes concernant l’expérimentation animale. Dès l’encadré de présentation, le lien pour signer la pétition au Sénat était mentionné.
Le 27 mars 2023, TV Libertés publiait à la une de son site un « zoom » intitulé : « L’Homme n’est pas un rat de 70kg ! ». Après une présentation d’Antidote Europe, l’entretien commence par évoquer la récente victoire d’étudiantes qui ont refusé de faire des expériences sur le hamster à l’Université de Strasbourg (voir notre article sur https://antidote-europe.eu/victoire-a-strasbourg/). Une longue partie a été consacrée aux problèmes que pose le « modèle animal » pour l’évaluation de la toxicité des médicaments et autres substances chimiques. Une troisième partie concerne la recherche fondamentale et les lacunes des comités d’éthique qui permettent l’utilisation d’animaux dans ce domaine. Enfin, une information très détaillée a été donnée sur la pétition au Sénat.