Qu’y aurait-il à craindre d’un débat sur l’expérimentation animale ?
Antidote Europe vient d’envoyer au Directeur général du CNRS, à celui de l’INSERM et à celui de l’INRA, une lettre demandant que ces EPST(établissement public à caractère scientifique et technologique) , qui consacrent une part importante de leurs budgets à l’expérimentation avec des modèles animaux, prennent position sur une question simple mais essentielle : les évaluations des risques sanitaires humains sur des animaux considérés comme modèles biologiques de l’homme, sont-elles pertinentes et scientifiquement justifiées ?
Antidote Europe demande un débat public sur la pertinence d’utiliser les animaux pour des tests visant à établir les risques sanitaires pour l’homme. Les chercheurs qui prétendent que des animaux seraient de bons modèles biologiques de l’homme craindraient-ils de voir leurs arguments réfutés devant l’opinion publique ?
La controverse qui a fait rage pendant plus de 2 mois autour de l’affaire Séralini, révèle que l’évaluation de risques sanitaires pour l’homme sur des rats donne des résultats contradictoires. En effet, en utilisant exactement le même protocole expérimental, un test de trois mois pour obtenir une autorisation de mise sur le marché n’a pas montré d’effet notable, alors que le même test sur une durée de deux ans (étude de Séralini), a par contre révélé des pathologies graves chez les rats exposés, dont de volumineuses tumeurs.
Deux expériences strictement identiques visant à évaluer un risque sanitaire humain, qui donnent, selon la durée, des résultats strictement opposés, ne satisfont pas aux critères scientifiques essentiels et ne peuvent qu’inquiéter le citoyen.
Antidote Europe vient d’envoyer au Directeur général du CNRS, à celui de l’INSERM et à celui de l’INRA, une lettre demandant que ces EPST (établissement public à caractère scientifique et technologique) , qui consacrent une part importante de leurs budgets à l’expérimentation avec des modèles animaux, prennent position sur une question simple mais essentielle : les évaluations des risques sanitaires humains sur des animaux considérés comme modèles biologiques de l’homme, sont-elles pertinentes et scientifiquement justifiées ?
Copies de ces lettres ont été envoyées à Mmes la Ministre de la Recherche et la Ministre de la Santé, leur demandant de charger l’AERES de vérifier l’adéquation entre les projets de recherches impliquant des animaux pris comme modèles de l’homme et les objectifs affichés de ces projets.
Dans ces lettres, Antidote Europe demande que chaque EPST désigne son (ses) responsable(s) de l’expérimentation animale pour débattre publiquement de la question ci-dessus avec notre association. Antidote Europe, qui a pour objet (*) l’application des progrès scientifiques au bénéfice de la santé humaine, notamment par la prévention, a en effet un point de vue très critique sur la notion d’animal « modèle » de l’homme. A partir de considérations purement scientifiques, nous l’avons identifié comme responsable d’évaluations insuffisantes des risques de santé, qui se traduisent depuis quelques décennies par les développements rapide des pathologies majeures graves.
Nous souhaitons un débat courtois, se limitant aux échanges d’arguments scientifiques et logiques, sous l’autorité d’un modérateur dont les deux parties seraient convenues.
(*) Article 2 des statuts d’Antidote Europe :
Objet
L’association est libre de tout lien politique, confessionnel ou doctrinal ; elle se positionne strictement sur un plan scientifique et rationnel. Son objet est d’œuvrer pour la sécurité sanitaire humaine en agissant pour une prévention plus rigoureuse des risques et des traitements plus spécifiques des affections. L’association entend atteindre cet objectif en tirant profit des progrès scientifiques et techniques qu’elle estime utiles à cette fin. Les chercheurs de l’association proposent leur expérience et leurs capacités pour concevoir, évaluer, développer ou promouvoir des procédés nouveaux concourant à cet objectif.
Le constat de la situation de la sécurité sanitaire révèle de graves insuffisances dans la prévention, ainsi qu’une trop grande lenteur des progrès thérapeutiques au regard des moyens mis en œuvre par les autorités impliquées. Cette situation serait due à une appréciation insuffisante des risques des produits chimiques qui nous environnent, ainsi qu’à une recherche biomédicale humaine inadaptée. Parmi les causes possibles de ces défaillances, l’association a identifié le recours à l’expérimentation sur des animaux présentés comme des modèles biologiques fiables de l’homme et de ses pathologies. Elle demande l’abandon de cette expérimentation et son remplacement par des procédures fiables et valides pour l’homme.
CONTACT
Claude Reiss
Tel: (0)4 76 36 35 87