La 200ème conférence d’Antidote Europe !
Le vendredi 1er décembre 2017, grand événement : André Ménache donnait la deux-centième conférence d’Antidote Europe ! Oui ! Pas moins de 200 conférences données depuis la création de notre association. A quelques très rares exceptions près, toutes données par des scientifiques. Notre public : parlementaires, médecins, chercheurs, étudiants, lycéens, collégiens, militants et, bien sûr, le grand public. A marquer d’une pierre blanche, ce vendredi 1er décembre 2017 aura vu l’un de nos principaux accomplissements : expliquer en termes simples un problème scientifique et réglementaire complexe et débattre d’égal à égal avec d’autres scientifiques.
Le 26 décembre 2024,
André Ménache publiait sur son blog hébergé par Mediapart une tribune intitulée : « La Commission européenne continue d’ignorer les technologies du 21ème siècle ». Un partenariat public-privé finance à hauteur de 17,5 millions d’euros un programme pour mieux étudier les mini-porcs dans le but de les utiliser à la place des singes pour les essais précliniques de médicaments. Alors qu’ils ont été testés sur des rats, des chiens ou des singes, les effets secondaires de médicaments provoquent des milliers de morts et des centaines de milliers d’hospitalisations chaque année en France. Miser sur les mini-porcs revient à faire fi des méthodes modernes, comme les organes sur puce, qui ont déjà fait leurs preuves sur le plan scientifique. Vous pourrez lire en intégralité cette tribune sur https://blogs.mediapart.fr/andre-menache/blog/261224/la-commission-europeenne-continue-dignorer-les-technologies-du-21eme-siecle
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Et de deux !
L’expérimentation animale serait-elle un mal nécessaire ? Antidote Europe ne se place pas sur un plan moral. Par contre, du point de vue scientifique, cette pratique nous semble indéfendable. C’est avec plaisir que nous avons été présents à deux événements organisés par des militants de la cause animale en cette fin d’année 2024.
A-t-on le droit d’utiliser des animaux pour approfondir nos connaissances sur la physiologie et nos maladies afin de trouver des remèdes pour ces dernières ? Antidote Europe ne pose pas la question de cette façon. Notre association a été créée par des scientifiques qui démontrent qu’aucune espèce animale n’est le modèle biologique d’une autre. Comment, dès lors, espérer trouver des traitements pour les maladies humaines en expérimentant sur des animaux ? C’est pour faire entendre nos arguments que nous nous sommes joints à deux actions organisées par des militants anti-vivisection. Leurs élans et notre analyse vont dans le même sens.
Donner au Téléthon ?
Le samedi 30 novembre, une association locale tenait un stand à Quimper pour informer les passants que l’argent recueilli lors du Téléthon sert, en partie, à financer des expériences sur des animaux.
Le principal organisateur de cet événement connaît bien notre conseiller scientifique, André Ménache, en particulier pour l’avoir invité à présenter une formation aux militants de cette ville bretonne. Nous lui avions fourni notre mini-guide (https://antidote-europe.eu/public/MiniGuideWebOct20.pdf) répertoriant les associations à caractère scientifique ou médical qui subventionnent, ou pas, la recherche ayant recours à l’expérimentation animale. Il a été distribué aux personnes intéressées.
Le Pont Médard a servi de scène au déploiement de pancartes dont une accrochée à joli chien en peluche qui n’a pas manqué d’attirer les regards. Un stand proposait des documents d’information et une pétition à signer.
Journée internationale des droits des animaux
Le samedi 14 décembre, une grande marche était organisée à Paris à l’occasion de cette Journée par les associations One Voice et Projet Animaux Zoopolis (PAZ). Plus de trente-deux organisations ont participé, défilant au coeur de Paris entre 14h et 17h. Tous les domaines de la défense animale étaient représentés.
André Ménache et une adhérente et militante de longue date y ont fait entendre la voix d’Antidote Europe en renfort des campagnes contre l’expérimentation animale. Ils ont distribué notre documentation, dont des numéros de notre revue d’information trimestrielle Agissons !. De nombreux échanges ont eu lieu avec des responsables d’associations ainsi qu’avec les personnes parmi lesquelles nous passions.
Chaque association étant invitée à présenter un résumé de ses projets pour 2025, nous avons annoncé : « Antidote Europe se focalise principalement sur la suite des actions juridiques en cours visant le ministère de la Recherche et concernant le remplacement de milliers de souris et de lapins en tant qu’éprouvettes vivantes pour la fabrication d’anticorps. » La phrase a été diffusée plusieurs fois par haut-parleur au cours de la marche. Les lecteurs de cet article trouveront toutes les précisions sur ces actions juridiques dans notre rubrique « Actions de Lobbying » (https://antidote-europe.eu/action-lobbying/).
Un grand merci !
Nous remercions très vivement toutes les associations qui nous ont invités à ces événements et nous restons disponibles pour continuer à informer militants, élus, membres du gouvernement, médias et grand public. Rejoignez-nous (https://antidote-europe.eu/adherer/) et continuons à agir ensemble !
Également voici notre dernière tract concernant Antidote-Europe : n°28 – Décembre 2024 (PDF)
Le bisphénol A enfin interdit en Europe ?
Après des décennies de discussions au sujet de la toxicité du bisphénol A (BPA), la Commission européenne interdit, fin décembre 2024, l’utilisation de cette substance dans les matériaux pouvant être en contact avec les aliments. Antidote Europe se réjouit de cette décision à laquelle elle appelle depuis de nombreuses années.
C’est enfin acté ! En date du 19 décembre 2024, le Journal officiel de l’Union européenne publie le règlement 2024/3190 dont l’article 3 stipule : « L’utilisation du BPA et de ses sels dans la fabrication des matériaux et objets entrant en contact avec des denrées alimentaires visés à l’article 1er, paragraphe 2, et la mise sur le marché de l’Union de matériaux et objets entrant en contact avec des denrées alimentaires fabriqués à l’aide de BPA sont interdites. » (1)
Le BPA a été massivement utilisé pour la production de matières plastiques telles que bouteilles, revêtement de canettes ou autres emballages alimentaires. Or, il peut se détacher de ces matériaux et contaminer les aliments eux-mêmes, entraînant une exposition du consommateur à des doses non négligeables. En 2018, un règlement européen interdisait l’utilisation du BPA dans la fabrication de biberons et autres produits destinés à contenir des aliments pour nourrissons et enfants en bas âge. Cette substance a eu si mauvaise presse que certains fabricants l’ont remplacée à grand renfort de publicité comme, par exemple, sur les tickets de caisse de supermarché où il est indiqué : « papier certifié sans bisphénol A ». Toutefois, elle est encore utilisée dans plusieurs secteurs d’activité (2).
Mandatée en 2016 pour réévaluer la toxicité du BPA, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a rendu sa copie en 2023, établissant une dose journalière tolérable 20.000 fois inférieure à celle qu’elle avait établie en 2015. Cette dose serait supérieure à notre exposition, d’où « une préoccupation pour la santé pour tous les groupes de la population », préoccupation qui a mené à l’interdiction de l’utilisation du BPA sauf pour certaines applications spécifiques comme des membranes de filtration ou des vernis de cuves et citernes de transport de denrées alimentaires. Ces applications sont toujours autorisées car d’une part il semble trop problématique de trouver des substances de remplacement et d’autre part des précautions seraient prises pour réduire la présence résiduelle de BPA.
Les fabricants qui utilisent encore le BPA ou un autre bisphénol (notamment le bisphénol S dont l’utilisation est autorisée) ou dérivé dangereux des bisphénols sont invités à rechercher des solutions de remplacement, surtout s’il s’agit de grandes entreprises qui disposent de ressources plus importantes que les PME. Pour certaines applications, la Commission européenne leur laisse dix-huit mois mais prévoit qu’un délai supplémentaire sera nécessaire pour certains matériaux et objets spécifiques (revêtement de boîtes de conserve ou de couvercles de bocaux en verre, ou encore, moules à confiseries, par exemple).
Quelle toxicité pour l’être humain ?
Dès 2005, Antidote Europe à peine créée, nous attirions déjà l’attention sur la toxicité du BPA après avoir nous-mêmes dirigé une étude sur des cellules humaines montrant que l’activité de gènes importants était perturbée (3). La structure du BPA est proche de celle du diéthylstilbestrol (DES), tristement connu pour les cancers et autres problèmes causés à des filles et petites-filles de femmes ayant pris ce médicament pendant leur grossesse. Or, deux molécules de structure chimique proche pourraient avoir des activités biologiques ayant des points communs.
Comme dans d’autres domaines, nous avons dénoncé le recours au « modèle animal » pour établir la toxicité du BPA pour l’être humain, déplorant que les résultats obtenus sur des animaux puissent fournir des résultats contradictoires et, ainsi, masquer des effets toxiques pour l’homme. Nous nous sommes investis dans une longue et intense campagne, produisant un clip vidéo pour attirer l’attention du grand public, écrivant aux agences de sécurité sanitaire, à des élus, à des ministres, aux médias…
C’est donc avec joie que nous accueillons la décision de la Commission européenne de cette fin 2024, même si elle est tardive par rapport à la masse de données scientifiques disponibles depuis longtemps. Nous remercions tous les donateurs et militants qui nous ont aidés à produire et à diffuser des informations. La victoire ne sera pas totale tant que les substances de remplacement du BPA ne seront pas utilisées pour toutes les applications mais, et c’est déjà beaucoup, le règlement existe enfin !
(1) https://eur-lex.europa.eu/eli/reg/2024/3190/oj/eng
(2) https://fr.wikipedia.org/wiki/Bisph%C3%A9nol_A
(3) https://antidote-europe.eu/bisphenol-a-mais-que-font-experts/
Le 19 décembre 2024,
Le media en ligne Nation.Cymru publiait la retranscription d’une longue interview d’André Ménache sous le titre : « Les expériences sur des animaux pour des motifs médicaux vont cesser ». L’article de ce média gallois appuie une pétition demandant un débat au Parlement du Pays de Galles. Sur les 10.000 signatures nécessaires avant mars 2025, 8.000 ont déjà été recueillies. André Ménache explique pourquoi les essais sur des animaux sont peu fiables et susceptibles de causer des dommages aux humains comme aux animaux. Il déplore le fait que la réglementation, datant d’après la Seconde Guerre mondiale, n’ait pas été actualisée avec les connaissances de notre siècle ainsi que le fait que la plupart des gens, y compris parmi les médecins, n’ont pas idée de ce qui se fait dans les laboratoires d’expérimentation animale. Pourtant, les techniques modernes sont fiables et prêtes à être utilisées. Tôt ou tard, il faudra bien que les autorités imposent leur utilisation. Pour les anglophones qui souhaiteraient avoir une bonne vue d’ensemble sur ce sujet, l’article est disponible sur https://nation.cymru/news/animal-experiments-for-medical-purposes-will-end-expert-tells-nation-cymru/
Le 17 décembre 2024,
André Ménache publiait sur son blog hébergé par Mediapart une tribune intitulée : « L’industrie pharmaceutique face à un dilemme ». Il rappelle que les effets secondaires de médicaments sont responsables de milliers de décès et de dizaines de milliers d’hospitalisations chaque année en France. En particulier, les effets nocifs sur le foie sont fréquents et entraînent de nombreux retraits du marché de médicaments ayant pourtant été approuvés et prescrits pendant des années. Or, les technologies modernes, notamment le « foie-sur-puce » permettent, bien mieux que les essais sur des animaux, de mettre en évidence les possibles effets secondaires. L’industrie pharmaceutique est donc confrontée au risque de voir mieux révélée la toxicité de ses produits. Choisira-t-elle la sécurité des médicaments ou les profits ? Vous pourrez lire en intégralité cette tribune sur https://blogs.mediapart.fr/andre-menache/blog/171224/lindustrie-pharmaceutique-face-un-dilemme
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